La privation de sépulture au Moyen Âge : l'exemple de la Province ecclésiastique de Bordeaux (Xe-début du XIVe siècles)
2012
A partir du milieu du Xe siecle, conjointement a l'emergence et au developpement d'une conscience communautaire, l'Eglise chretienne medievale met en place un cimetiere consacre interdit aux « mauvais morts ». Parallelement, la construction ecclesiale se concretise par un encadrement plus precis des fideles (a la fois liturgique, sacramentel et juridique), modifiantainsi le paysage et les pratiques sociales. Des le XIe siecle, et – plus particulierement – aux XIIe-XIIIe siecles, les decretalistes, liturgistes et canonistes, dressent de nombreuses categories de « mauvais chretiens » prives de sepultura ecclesiastica, lesquels ont – jusqu'a present – ete consideres par les historiens des textes et les archeologues comme des « exclus ». Si la justice ecclesiastique semble intransigeante au sujet du devenir de certains (a l'instar – notamment – des meurtriers, des incendiaires, des jouteurs et, d'une facon plus generale, des excommunies), elle envisage neanmoins leur reintegration dans le giron de l'Eglise. La presente etude, en favorisant une approche transdisciplinaire (sources ecrites et archeologiques), se propose de comprendre ces interdictions funeraires, mais egalement d'apprehender sous un jour nouveau la gestion des espaces cimeteriaux et de leurs marges. Si elle tend non seulement a eclairer le devenir des corps prives de sepultura ecclesiastica, elle invite egalement a discuter la prise en charge des « mauvais morts » par les autorites civiles et laiques. A ce titre, elle incite a concevoir les lieux d'execution (fourches patibulaires, gibets, etc.) comme une forme a part entiere de regroupement des « mauvais morts »
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