Le street art : de nouveaux principes ?

2015 
Le street art est aujourd’hui entre dans les mœurs au plan mondial. Il est reconnu artistiquement, politiquement, meme s’il continue d’irriter certains. On dit que c’est un phenomene « nouveau ». Mais a quand dater cette nouveaute ? La datation elle-meme est l’enjeu d’influences culturelles, politiques et geopolitiques. En quoi apporte-t-il de la nouveaute ? S’agit-il d’un nouveau genre visuel, d’un nouveau style ? N’est-ce qu’une affaire d’artistes, ou les artistes ne se retrouvent-ils pas au cœur d’enjeux societaux globaux ?Pour identifier une eventuelle nouveaute, nous ne procederons pas selon une methode comparative entre un avant et un apres, car cette demarcation suppose d’avoir une identification precise du phenomene rapporte a des temoins. Or le street art reste d’une identification difficile ou controversee de sorte qu’affirmer une singularite inedite reste toujours discutable. Nous procederons selon la perspective a posteriori des processus de reconnaissance qui engagent un temps long, des gradations non lineaires (avec avancees et retrocessions), des luttes faites de resistances de part et d’autre, et qui croisent divers plans, ici artistique, juridiques, politique et moral.Les grandes lignes de ces dialectiques de la repulsion ou de l’attraction des consciences permettent de concilier l’intention pour soi et le statut confere par autrui. C’est pourquoi nous examinons d’un point de vue materialiste les conditions materielles de production, de diffusion, de reception des œuvres de street art. Cela a t-il encore du sens de parler d’un « art rebelle », d’une « revolte » quand les artistes ont des agents qui negocient leurs interventions publiques ? Il convient donc, dans le grand sac du street art, d’exercer un esprit critique.
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