La Beaumelle et l'éducation : un précepteur français à Copenhague

La carriere au Danemark du jeune et brillant ecrivain francais Angliviel de la Beaumelle (1726–1773) fut eclatante mais breve (1747–1751). Arrivea Copenhague comme precepteur, il devient journaliste avec La Spectatrice danoise, un periodique qui seduit et agace, et auteur d'un ouvrage hardi Mes Pensees ou le Qu'en dira-t-on ? (1751), qui connait un grand succes. Protege du comte de Molkte il obtient la creation d'une chaire de langue et de belles-lettres francaises (1750). Le discours qu'il prononce a l'ouverture de ses cours publics est honore d'une edition sur les presses de l'imprimerie royale (1751). Aureole par sa correspondance avec Voltaire et son amitie avec Montesquieu, il presente aux ministres divers autres projets qui interessent aussi l'Etat danois. Les conditions de sa disgrâce restent obscures. Les critiques danois du 19° siecle et de la premiere partie du 20° lui attribuent une grande influence sur l'evolution des mentalites au Danemark, alors qu'il parait oublie aujourd'hui au profit de son successeur et ami Mallet. La preparation de l'edition de sa correspondance pour la Fondation Voltaire a Oxford fournit l'occasion d'interroger a nouveau les archives danoises, tant publiques que privees, pour completer les abondantes informations deja disponibles.