Le mai 68 des écrivains : crise politique et avant-gardes littéraires

2018 
Mai-Juin 68 : la contestation saisit des pans entiers de la societe francaise, des lyceens aux etudiants, des ouvriers aux employes, des cadres aux acteurs de la culture. Facultes, usines, institutions occupees se transforment en une immense scene ou tout est passe au crible de la critique : exploitation, alienation, gaullisme, normes sociales, hierarchies, domination, autorite. Cette gigantesque prise de parole est marquee par une creativite inedite. « Tous createurs ! », dit d’ailleurs un slogan, « Ecrivez partout », rencherit un autre. Roland Barthes celebre la « parole sauvage » de Mai, Michel de Certeau observe qu’« une foule est devenue poetique ». Difficile pour les ecrivains, en particulier d’avant-garde, de rester a l’ecart de ce grand ebranlement de l’ordre symbolique… C’est a ces avant-gardes litteraires qu’est consacree l’etude de Boris Gobille. Durant ces semaines de fievre, elles descendent dans la rue, multiplient les prises de position publiques, forment des collectifs et experimentent de nouvelles articulations entre ecriture et « revolution »… Autant d’enjeux explores dans cet ouvrage qui revisite la question de l’engagement de la litterature et de la responsabilite des ecrivains face aux evenements politiques de leur temps. On y croisera des surrealistes, des existentialistes, des structuralistes, des communistes, des « gauchistes », des revues comme Tel Quel, Change, Action poetique, Les Lettres Francaises, La Nouvelle Critique, mais aussi Sartre, Beauvoir, Aragon, Sollers, Faye, Roubaud, Pingaud, Blanchot, Duras, Mascolo – parmi tant d’autres plus ou moins obscurs, plus ou moins renommes, tous acteurs de cette singuliere aventure qui vit les ecrivains s’emparer de 68 et 68 s’emparer des ecrivains.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    1
    Citations
    NaN
    KQI
    []