Que font réellement les utilisatrices de contraception orale en cas d'oubli ?
2015
Nos patientes devraient connaitre les methodes de rattrapage en cas d'oubli de « pilule ». Ces informations devraient etre delivrees par les prescripteurs ou les pharmaciens selon les recommandations sur les differents produits disponibles, modalites d'utilisation, precautions d'emploi, delivrance [1]. Divers messages rappelant les modalites de la contraception d'urgence sont aussi consultables sur des sites en ligne [2]. L'industrie pharmaceutique a mis sur le marche des contraceptifs dont le taux de reussite est identifie par l'indice de Pearl : cet indice n'a de valeur qu'en condition d'utilisation optimale de prise quotidienne ou performance d'un dispositif per cutane ou vaginal [3]. La contraception oestroprogestative orale reste la methode la plus utilisee selon l'enquete Fecond : en 2010, 55,2 % a 18-19 ans, jusqu'a 63,5 % a 20-24 ans [4]. Les echecs sont multifactoriels, mais le defaut d'assimilation, oublis, decollement d'un patch, restent les aleas les plus frequemment evoques. En cas d'oubli, la plupart des femmes adopteraient une conduite les exposant a un risque de grossesse [5]. Cette attitude s'expliquerait en partie par une ambivalence vis-a-vis du desir de grossesse, mais aussi par un defaut d'appreciation du risque et par la meconnaissance de la conduite a tenir [6-8]. Selon l'enquete Cocon, plus de 20 % des IVG etaient pratiquees chez des utilisatrices de contraception orale : l'echec etait attribue 6 fois sur 10 a un oubli [9]. Il n'y a jamais eu autant d'informations disponibles pour le public, notamment les adolescentes, sur la contraception et les methodes de rattrapage [10]. Pourtant, la frequence du recours a l'IVG n'a pas decru depuis la loi Veil de 1975. Le nombre d'IVG est reste stable depuis 2006 avec 222 300 actes en 2011. Les taux moyens estimes d'IVG en 2011 en France (14,7 ½) etant plus eleves chez les 20-24 ans (27 ½) [11]. Nous ne connaissons pas l'attitude reelle de ces jeunes femmes au moment de la constatation de l'oubli. Les informations delivrees etaient-elles suffisantes ? D'autres facteurs pouvaient-ils intervenir ? Les sources d'information et leur contenu, le niveau de comprehension de celles-ci, les delais d'acces a la contraception d'urgence, ou un autre facteur pouvaient-ils poser probleme ? Face a la stagnation du taux d'IVG, nous devons nous interroger sur les donnees reellement a la disposition des utilisatrices de « pilules » lorsqu'elles constatent un oubli. Qu'avaient-elles retenu des messages delivres, par qui ou comment, pour adopter une attitude conforme et efficace ?
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