De quoi le licenciement libère-t-il ?. Considérations sur des salariés licenciés « heureux », éclairées par la critique du travail de Hannah Arendt

2012 
Le licenciement, cette forme imposee de non-travail, est sans aucun doute source de difficultes. Or, le present article eclaire un autre aspect des temoignages de licencies : certains se disent au contraire liberes, soulages voire heureux que le licenciement leur ait permis de porter un autre regard sur leur rapport au travail et sur leur mode de vie. Ceux-la font en quelque sorte l’experience des « travailleurs sans travail » qu’evoquait Hannah Arendt en 1958 dans sa critique de la societe moderne focalisee sur le travail. L’experience du licenciement permet de rendre tangible une ambivalence non explicitement exprimee en situation ordinaire de travail : le profond attachement au travail coexiste avec une forte distanciation aux valeurs de la societe capitaliste contemporaine, que ces salaries disent cautionner ou subir sans s’y reconnaitre. S’ils ne peuvent pas forcement s’en affranchir, ce non-travail impose est alors l’occasion d’une prise de recul reflexive sur leur rapport au travail et sur les incidences de ce dernier sur leurs modes de vie, d’engagement et de pensee.
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