Le “signe du dormeur” est évocateur de la présence d’une languette sous-méniscale interne. Validité et performance diagnostique versus l’arthroscopie et concordance avec l’IRM

2019 
Introduction La lesion meniscale est l’indication la plus frequente d’arthroscopie du genou. Les lesions peuvent etre simples repondant a un traitement conservateur bien mene, soit complexes et instables, telles que les languettes meniscales, necessitant un geste de suture ou de resection sous arthroscopie. Leur meconnaissance entraine un retard de leur prise en charge therapeutique, source de douleur et d’impotence fonctionnelle. Aucun test clinique specifique n’existe aujourd’hui pour identifier une languette sous-meniscale interne (LSMI). L’objectif principal de cette etude etait de decrire, d’evaluer et de valider la performance diagnostique d’un nouveau signe clinique, le “signe du dormeur” dans le diagnostic des LSMI. Materiel et methode Une etude retrospective mono-centrique a inclus une serie continue de patients âges de 18 a 55 ans operes sous arthroscopie entre 2013 et 2015 pour une lesion meniscale mediale associee ou non a une lesion meniscale laterale. Etaient exclus les lesions meniscales laterales isolees et les lesions ligamentaires. L’etude a ete menee selon les recommandations STARD, le test de reference etant la constatation per-operatoire d’une LSMI. Les comptes rendus de consultation preoperatoire ont tous ete analyses a la recherche du “signe du dormeur”. C’est une douleur nocturne, femoro-tibiale interne survenant dans la position laterale en “chien de fusil” les 2 genoux en contact, d’intensite variable. La validite du signe a ete evaluee par le coefficient kappa (k) et sa performance par la Sensibilite (Se), Specificite (Sp), exactitude, Valeur Predictive Positive (VPP) et Valeur Predictive Negative (VPN). Resultats Parmi 667 dossiers d’arthroscopies initialement identifies, 310 patients repondaient aux criteres de selection de l’etude, âge moyen 41,7 ± 9,7 ans. Le “signe du dormeur” a ete retrouve chez 39 (12,6 %) patients et une LSMI a ete constatee sous arthroscopie dans 47 (15,2 %) cas, avec une concordance substantielle entre ce signe et l’arthroscopie (k = 0,78, p > 10–4) ainsi qu’avec l’IRM (k = 0,72, p > 10–4). Les parametres de performance du signe du dormeur etaient : Se = 74,5 ± 12,5 %, Sp = 98,5 ± 1,6 %, exactitude = 96,9 %, VPP = 89,7 %, VPN = 95,6 %. L’IRM presentait une meilleure sensibilite (91,5 ± 8 %). L’analyse multivariee a identifie comme facteurs de risque du signe du dormeur une LMSI a l’arthroscopie : OR = 131,9 IC95 % [26,9–646,2], p > 10-4 et un ?deme osseux a l’IRM : OR = 13, IC95 % [1,9–7,1], p = 0,008. Conclusion Le “signe du dormeur” est un nouveau signe clinique, simple, valide et performant dans le diagnostic d’une languette sous-meniscale interne. Il est utile dans la prise en charge du genou douloureux, aussi bien diagnostique (indication d’une IRM) que therapeutique (indication chirurgicale).
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