De l’adversité à l’altérité. Le féminin en travail chez l’homme handicapé qui vieillit

Parmi les problematiques psychiques susceptibles d’entraver ou de soutenir le traitement des conflits engages par l’experience du vieillissement et/ou du handicap, la question des identifications sexuelles se revele nodale. En effet, outre la question identitaire, des assises narcissiques et de la differenciation moi/non moi, la question des identifications secondaires mobilisees par les differences des sexes et des generations se revele etre une dynamique majeure du rapport que toute personne peut entretenir avec son corps. Le vecu des limitations liees a l’experience du handicap, et de celles, plus communes, liees a la traversee du vieillissement et de la vieillesse – qu’elles soient brutales ou insidieuses, aigues ou chroniques –, entretient des rapports complexes avec les fantasmes de castration et de passivite. L’experience de psychotherapies analytiques d’hommes qui, pour cause accidentelle traumatique (chute, accident de la voie publique), ou pour cause de fragilite somatique (accident vasculaire cerebral), se retrouvent en situation de handicap (avec des sequelles plus ou moins invalidantes) et vieillissent ainsi, permet de discerner combien la question des identifications feminines joue un role capital dans l’elaboration des conflits psychiques inherents a cette rencontre entre vieillissement et handicap. L’auteur propose d’illustrer cette question clinique par l’expose des grandes etapes de la psychotherapie d’un homme de 75 ans qui permet de saisir comment la rigidite puis la souplesse des identifications sexuelles, de la revendication de la puissance a la possibilite d’y renoncer au profit de l’acceptation d’une certaine passivite-jouissance, organisent, genent ou elaborent le conflit psychique et, partant, les relations aux proches, aux enfants, aux femmes et aux hommes.