Enquête sur l’élimination des déchets d’activités de soins à risques infectieux, chez une cohorte de 200 diabétiques

2018 
Introduction Le diabete est un probleme de sante publique au Maroc et dans le monde. Les patients en autotraitement produisent chaque annee des tonnes de dechets appeles dechets d’activites de soins a risques infectieux (DASRI), pouvant entrainer un risque sanitaire pour leur entourage et pour les agents de collecte et de tri des dechets menagers. Aucune filiere reglementee dediee a la recuperation et a l’elimination de ces dechets n’existe au Maroc. Notre but est de determiner les modalites d’elimination de ces dechets chez nos patients diabetiques, afin de proposer des mesures pratiques, adaptees a notre contexte, visant a limiter le risque de contamination. Patients et methodes C’est une etude descriptive aupres de 200 diabetiques suivis en consultation de medecine, utilisant a domicile des antidiabetiques injectables, ainsi que des aiguilles pour realiser des glycemies capillaires, ceci sans l’intervention d’un professionnel. Resultats Cette cohorte est faite de 60 % d’hommes. Les infections risquant de se transmettre par exposition au materiel souille par le sang retrouvees chez ces patients etaient les suivantes : 9 cas d’hepatites C, 4 cas d’hepatite B et une infection au virus de l’immunodeficience humaine. Tandis que les malades ayant un risque infectieux (hemodialyses, personnels de sante non vaccines, personnes ayant des rapports sexuels non proteges) representaient 20 %. Les malades au courant du risque infectieux lies aux dechets representaient 92 % et seuls 3,5 % etait informe par leur medecin des modalites possible d’eliminations. Alors que 80,5 % beneficiait d’un systeme d’assainissement solide a domicile. Un proche du patient administrait le traitement injectable dans 35 % des cas, et quasiment tous recapuchonnaient les dispositifs injectables apres usage (97,5 %). Une piqure accidentelle chez un proche etait rapportee dans 11 % des cas. Les dechets etaient elimines directement dans les ordures menageres dans 75,5 % des cas. Douze pour cent utilisait un conteneur artisanal (bouteille en plastique). Aucun patient n’utilisait de conteneur medical. L’incineration artisanale a domicile etait rapportee par 18 (9 %) patients. Sept patients (3,5 %) avaient recours a l’elimination dans une structure de soins. A noter que parmi les 14 patients infectes, 3 malades atteints d’hepatites C incineraient leurs seringues a domicile. Conclusion Nous recommandons d’informer et d’eduquer les patients, des la premiere prescription d’un materiel perforant, sur les risques infectieux lies a son utilisation, en commencant par recommander aux proches de ne pas recapuchonner les dispositifs medicaux. Pour eliminer ces dechets, le patient devrait les collecter dans des conteneurs medicaux, qui doivent etre delivres par les structures de soins de niveau 1 (dispensaires), qui se chargeront par la suite de les eliminer avec leurs propres dechets. En plus du ministere de la Sante responsable de la prevention des infections, les pharmaciens peuvent constituer un partenaire de choix dans cette strategie, avec d’autres departements impliques dans la protection de l’environnement.
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