La viticulture en Touraine (Moyen Âge-xxe siècle)

2018 
A la difference de l’Anjou, du Blesois ou de l’Orleanais, la Touraine entre tardivement dans les grands circuits commerciaux extra-regionaux et internationaux : seulement a partir du xviie siecle pour les vins blancs de Vouvray exportes par les Hollandais vers le nord de l’Europe, a partir du xviiie siecle et surtout au xixe pour les vins rouges dits « vins du Cher », du Chinonais et du Bourgueillois. Dans un contexte de deperissement des economies viticoles franciliennes, orleanaises et blesoises, mais aussi d’amelioration des conditions de transport et d’augmentation sensible des quantites consommees, la production viticole tourangelle gagne alors le marche parisien, en recherche de vins peu couteux, alcoolises et colorants, utiles comme vins de coupage. La crise du phylloxera, qui touche la Touraine a partir de 1882, provoque, comme partout ailleurs, une crise de la filiere viticole qui se concentre dans le courant du xxe siecle sur trois poles de production (le Vouvrillon, le Chinonais et le Bourgueillois), enterinant un deperissement progressif du vignoble de la vallee du Cher. Cet article, en confrontant les donnees des superficies viticoles avec les donnees demographiques pour chaque paroisse et commune de Touraine, propose une geographie subtile de ces evolutions, montrant comment quelques dizaines de communes se sont progressivement orientees vers une specialisation viticole pour satisfaire un marche lointain, quand les autres ont conserve un vignoble de taille modeste, cantonne a l’autoconsommation des producteurs, ou a destination d’un marche de proximite.
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