Interaction du jeûne intermittent sur les effets cytotoxiques rénaux du nickel chez le rat pubère

2005 
Resume Des etudes epidemiologiques ont montre que la malnutrition ou la deficience minerale amplifient les effets cytotoxiques des polluants environnementaux et atmospheriques generes surtout par les gaz d'echappement tels que les metaux lourds (plomb, cadmium, nickel...). Par ailleurs, divers auteurs avancent l'hypothese selon laquelle la restriction calorique a un effet benefique sur la sante ou la longevite en reduisant ces effets. Ce travail a pour objectif de comparer les effets du Ni sur la fonction renale de rats nourris, soit tous les jours, soit un jour sur deux, et de verifier si le jeune intermittent constitue une restriction calorique benefique capable de proteger l'organisme des effets nefastes renaux du nickel, ou bien une deficience minerale negative. Dans ce but, nous avons utilise des rats mâles et femelles de souche « Wistar » nourris, soit tous les jours (groupe N), soit un jour sur deux (jeune intermittent) (groupe J). Apres un mois de ce traitement, les rats des deux lots (N) et (J) sont repartis chacun en deux groupes : l'un abreuve avec de l'eau de robinet (groupes NO et JO), l'autre abreuve avec la meme eau, enrichie en NiCl 2 (100 mg l −1 , groupes NNi et JNi). Le jeune intermittent se poursuit parallelement au traitement du nickel et ceci durant 2, 4, 10, 16, 30 et 60 j. Pour l'exploration des proteines de stress et des metallothioneines, le nickel est administre par injection I.P. a raison de 4 mg NiCl 2 par kg PC durant 1, 3, 5 et 10 j. Nos resultats montrent que le jeune intermittent ne modifie pas le bilan mineral serique et renal. Concernant la fonction renale, notre etude montre que le nickel seul provoque une augmentation des taux de la creatininemie et de l'uremie entre le 10 e et le 16 e jour de traitement, ce qui temoigne de l'installation d'une insuffisance renale transitoire, confirmee aussi par l'examen histologique des reins, qui montre une alteration structurale de la zone corticale, les capsules de Bowman adherant aux glomerules, et ceci aux depens des espaces des chambres glomerulaires qui diminuent beaucoup au niveau du tube proximal. On note une vacuolisation et une hypertrophie des cellules epitheliales, et ceci au depend de l'interstitium renal et des vaisseaux, qui se trouvent comprimes, ce qui rendrait difficile les fonctions renales de filtration et de secretion tubulaire. L'association du jeune intermittent avec le nickel inhibe cette defaillance renale. Le dosage de la proteine de stress Hsp72 et des metallothioneines (MT) montre que le nickel induit une baisse de l'expression de la Hsp72 et de la synthese des MT au niveau des tissus renaux. Cependant la diminution de ces deux biomarqueurs (Hsp72 et MT) est plus faible dans le cas ou le nickel est associe au jeune intermittent (groupe JNi). En conclusion, le jeune intermittent n'induit pas une deficience minerale. Il ne peut pas etre considere donc comme une malnutrition. Il s'agit plutot d'une restriction calorique benefique pour l'organisme en augmentant ses performances face a l'intoxication au nickel. Pour citer cet article : N. Hfaiedh et al., C. R. Biologies 328 (2005).
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