Le concept d'étudiant de première génération peut-il permettre de mieux comprendre les phénomènes d'échec et d'abandon dans l'enseignement supérieur français?

2015 
Depuis les annees 80, la France a mene une politique d’accroissement du niveau de formation de sa population. Le concept d’etudiant de premiere generation (EPG) pourrait permettre de mieux comprendre les phenomenes d’echec ou d’abandon a l’universite lies a cette democratisation. Une enquete menee en 2011-2012 dans les trois types d’institutions (licences, IUT, IEP) de l’universite Grenoble 2, aupres de 1222 etudiants (520 EPG) s’inscrivant en 1ere annee, permet de tester si le concept d’EPG apporte un eclairage sur l’acces a l’enseignement superieur et sur l’echec ou l’abandon en premiere annee. Une analyse de regression logistique multinomiale indique, a serie et mention du baccalaureat controlees, que les non-EPG ont la meme probabilite que les EPG d’acceder a un IUT plutot qu’a une licence mais que les non-EPG ont 6 fois plus de chances de s’inscrire en IEP (exp(B)=5.793 ; p<.001). Lorsqu’on controle seulement la filiere d’etude, un modele logistique indique que les EPG ont les memes chances d’abandon que les non-EPG mais ont plus de chances d’etre ajournes (Exp(B)=1.653 ; p=.040). Une fois controles le baccalaureat et la mention, les chances d’abandon et d’ajournement sont equivalentes chez les EPG et les non EPG. On assiste a un phenomene de democratisation segregative au moment de l’integration aux etudes superieures mais des differences scolaires preexistantes a l’entree a l’universite expliquent les differences de reussite entre EPG et non EPG en premiere annee.
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