Suivi du comportement sexuel chez 3 espèces de primates non-humains du genre Nomascus

2015 
Cette etude s’inscrit dans un suivi a long terme des effets d’un contraceptif progestatif sur le comportement reproducteur. Peu de donnees etant disponibles, un suivi de la reproduction, au prealable de l’implantation, est donc essentiel afin de definir des indicateurs comportementaux. Un echantillonnage par individu focal et un suivi hormonal sont effectues de maniere concomitante sur 3 groupes de primates non-humains du genre Nomascus (N. siki, N. leucogenys et N. gabriellae). Les groupes sont constitues respectivement de (1) 1 mâle et sa progeniture : une femelle adulte, un mâle subadulte et un jeune ; (2) un mâle adulte, une femelle adulte et sa progeniture femelle adulte ; (3) un couple d’adultes, une femelle subadulte et un jeune. Le suivi comportemental, se deroulant sur 3 h, 15 minutes par individu, 5 jours par semaine de fevrier a avril 2015, vise a reperer des differences dans le comportement de la femelle au cours du temps et si les variations observees sont en relation avec les variations hormonales. Au cours de ces 123 heures 45 minutes d'observations, des comportements sexuels ont pu etre observes chez 2 des 3 groupes de Nomascus durant les 9 semaines d’observations. Au sein du groupe leucogenys, la plus jeune femelle emet 64 invitations et 1 accouplement tandis que la seconde emet 10 invitations et 1 presentation. Aucune difference significative dans le comportement n’est observee pour la femelle du groupe leucogenys. De plus il semble que l’emission des comportements reproducteurs n'est pas dependante du niveau hormonal (correlation de Spearman). Chez le groupe gabriellae, les deux femelles ont exprime des comportements sexuels, 30 invitations et 10 accouplements et 3 presentations ont ete emis par la femelle suivie hormonalement. La femelle subadulte a effectue 3 presentations. Il n’y a pas de difference significative dans le nombre ou la duree des interactions emises par la femelle N. gabriellae ni en fonction du temps ni en fonction du recepteur, cependant, la femelle interagit significativement plus (frequence et duree) avec le mâle durant 3 des 9 semaines que le reste du temps (test de wilcoxon, p = 0,02268 et p = 0,001745). C’est lors de ces 3 semaines que les comportements reproducteurs ont ete observes. L’expression des comportements reproducteurs n’est pas independante des niveaux hormonaux (correlation de Spearman, p = 4,065.10-4). Au regard des resultats, il existe une independance relative entre les comportements reproducteurs et le controle hormonal. Il semble donc important de dissocier les comportements sexuels reproducteurs et sociaux. Un suivi comportemental de la reproduction est possible par l’observation de comportements sexuels discriminants. Cependant ces resultats sont a relativiser, car les observations n’ont porte que sur 5 % de la duree totale d’un cycle. De plus les comportements sexuels sont de courte duree et peuvent facilement echapper a l’observateur. Enfin un faible nombre de femelles et de cycles suivis (n = 2) ne permet pas de s’affranchir des variations individuelles. Pour cela il est necessaire d’augmenter l’echantillonnage de femelles et de cycles.Je souhaite remercier l’ensemble des soigneurs du Parc zoologique et botanique de Mulhouse en particulier les soigneurs des secteurs lemuriens, le Dr J. Y. Georges pour son aide dans l’analyse des donnees et son savoir-faire.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []