Protestants français et théologie politique avant et après la révocation de l’édit de Nantes Intervention lors du séminaire IESR-EPHE « Religion et politique », le 29 mai 2009

2010 
Beaucoup d’idees circulent sur les rapports entre la Reforme du xvie siecle et la democratie qui n’ont pas toujours toute l’exactitude souhaitable. Ainsi, qu’elle se refere a l’attitude de Martin Luther pendant la guerre des Paysans (1525) ou a la pretendue theocratie de Jean Calvin1, une approche visant a discrediter le protestantisme n’a encore actuellement guere de mal a se parer d’arguments historiques. Notons que, concernant la France, les polemistes catholiques des xviie et xviiie siecles preferaient evoquer les guerres de religion : ils denoncaient l’esprit de sedition des huguenots (la pente rebelle etant l’envers politique de la medaille dont l’avers religieux est la pente heretique) et leur opportunisme, puisque les huguenots leur semblaient changer d’attitude en fonction de la conjoncture ou de la personnalite du roi. Dans une perspective protestante, on aurait plutot, de nos jours, tendance a insister sur les progres rendus possibles par la Reforme, sur le fait qu’elle anticipe les avancees republicaines de la Revolution francaise : intuition democratique, droits de l’homme, tolerance… Notons la encore que les apologistes du protestantisme francais s’y prenaient tout autrement aux xviie et xviiie siecles : ils soulignaient au contraire a plaisir la soumission sans faille dont les protestants faisaient preuve a l’egard de la couronne et retournaient au catholicisme – a la Ligue, aux
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