Cultures de fin de vie en réanimation

2010 
Nous savons qu’aujourd’hui pres de 60 % des Francais decedent dans un etablissement de sante (rapport de l’igas [1] ). Ce que nous savons moins en revanche c’est ou l’on meurt au sein de l’hopital : un deces sur cinq survient en reanimation ou en unite de soins intensifs [2] (soit 20 %) et cette proportion s’eleve a 36 % en chu. De plus, au cours de la derniere semaine de vie, un malade sur cinq a passe au moins trois jours en reanimation [3] meme s’il n’y decede pas. Enfin, les services de reanimation sont evidemment au premier plan des statistiques de deces avec 20 a 25 % de deces. Ces chiffres sont importants. D’abord, parce que la plupart des citoyens ne savent pas ce qu’est un service de reanimation et ensuite parce que nous ne savons pas comment nous y mourons (alors que nous sommes tres nombreux a y mourir). L’objectif de ce texte est d’aborder la mort en reanimation du point de vue de la pratique reelle et de mettre en avant la complexite et les ambiguites auxquelles font face les equipes. Les idees et resultats presentes emanent d’une recherche de sociologie menee pendant trois ans dans quatre services de reanimation [4] , trois en France et un en Angleterre, comprenant huit mois d’observation des pratiques et cent cinquante entretiens qualitatifs menes aupres de medecins-reanimateurs, d’infirmieres et de familles de patients.
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