Impact du bruit sur le raisonnement médical des internes d’anesthésie-réanimation : évaluation par le test de concordance de script

2015 
Introduction Le bruit, omnipresent au bloc operatoire et dans les services de reanimation peut avoir un retentissement negatif tant sur les patients que sur le personnel soignant [1] . Il affecte notamment la concentration et la communication. L’objectif de cette etude etait d’evaluer, par un test de concordance de script (TCS), l’impact du bruit sur le raisonnement medical des internes d’anesthesie-reanimation [2] . Materiel et methodes Il s’agissait d’une etude monocentrique, prospective, randomisee, en cross-over. Les DES d’anesthesie-reanimation (DESAR) du CHU de Rouen de la 1 re a la 4 e annee etaient inclus apres avoir donne leur consentement eclaire (avis favorable en mars 2014 du Comite d’ethique pour les etudes non interventionnelles n o  E2014-03). Le raisonnement medical etait evalue par un TCS comportant 56 questions. Les DESAR etaient randomises en 2 groupes, chacun etant expose alternativement a 2 ambiances sonores differentes (calme et bruyante) pendant l’epreuve. Pour le groupe A, la premiere partie du test (questions 1 a 28) se deroulait dans une ambiance sonore calme, puis la deuxieme partie (questions 29 a 56) dans une ambiance sonore bruyante. L’ordre etait inverse pour le groupe B : la premiere partie du test (questions 29 a 56) se deroulait dans une ambiance sonore bruyante puis la deuxieme partie (questions 1 a 28) se deroulait dans une ambiance sonore calme. Le critere de jugement principal de l’etude etait le score (note sur 100) obtenu au TCS par les DESAR, avec et sans bruit. Par ailleurs, la concentration etait auto-evaluee au moyen d’une echelle visuelle analogique (EVA). Apres un calcul d’effectif a priori se basant sur une difference de 6 % entre les 2 groupes, 39 internes dans chaque groupe devaient etre inclus. Les variables quantitatives etaient exprimees sous forme de moyenne [IC 95 %]. Apres avoir verifie la normalite de la distribution des variables par un test de Shapiro-Wilk, une comparaison des donnees etait realisee par un test de Student. Resultats Quarante-trois DESAR ont ete inclus. Les scores obtenus dans l’environnement sonore bruyant etaient plus faibles que ceux obtenus dans l’environnement sonore calme (59,0 [56,0–62,0] vs 62,8 [60,8–64,9 %], p  = 0,04). Cette ecart tendait a diminuer au cours du cursus medical puisque la difference entre le score obtenu dans l’environnement sonore bruyant et celui obtenu dans l’environnement sonore calme etait plus importante pour les DESAR de 1 re et 2 e annee (54,8 [50,6–59,1 %] vs 61,5 [57,9–65,1], p  = 0,02) que pour les DESAR de 3 e et 4 e annee (62,9 [59,2–66,5 %] vs 64,0 [61,9–66,1 %], p  = 0,60). L’EVA concentration etait a 3 dans l’environnement sonore bruyant et a 8 dans l’environnement sonore calme ( p Discussion Cette etude suggere que le bruit altere le raisonnement medical notamment pour les DESAR les moins avances dans le curriculum. Ces resultats sont un argument supplementaire plaidant pour la prevention des nuisances sonores en reanimation et dans les blocs operatoires.
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