Stratégies d’accueil d’une population psychotique vieillissante en EHPAD

2019 
D’ici 2050, la proportion de la population mondiale âgee de plus de 60 ans doublera. L’accueil des personnes âgees en EHPAD fait generalement suite a une baisse significative de l’autonomie en relation, le plus souvent avec une maladie neurodegenerative. Dans ce contexte, l’accueil des patients psychotiques vieillissants constitue un enjeu majeur face au manque de structures specialisees. Les personnes psychotiques vieillissantes (PPV) ont majoritairement connu un long parcours de vie institutionnelle necessitant une continuite dans leur accompagnement. De quelle maniere doit-etre pense l’accueil de ces personnes ? L’objectif de cette etude est d’etablir un etat des lieux des etablissements hebergeant des PPV au sein d’EHPAD. Sur 13 etablissements ayant repondu au questionnaire, 10 accueillent 10 % des PPV (71 % de troubles bipolaires). Soixante et onze pour cent des PPV ne beneficient pas d’un suivi psychiatrique et psychomoteur. Quatre-vingt-cinq pour cent des PPV sont pris en charge psychologiquement. Quatre-vingt pour cent des PPV vivaient a leur domicile avant l’entree en EHPAD. Trois etablissements accueillent plus de 50 % de PPV (72 % de schizophrenie) avec un suivi psychiatrique, psychologique et psychomoteur regulier. Quatre-vingt-quatorze pour cent des PPV etaient institutionnalises avant l’entree en EHPAD. Sur les 13 etablissements, la presence d’aidants familiaux est de 26 %. Il existe souvent une confusion entre les pathologies neurodegeneratives et les pathologies psychiatriques, l’incapacite et le handicap. Faut-il promouvoir l’inclusion et tenter d’uniformiser l’accompagnement ou au contraire valoriser la specificite ? Les representations sociales du malade psychotique sont stigmatisantes. Ces representations tronquees vont avoir pour consequence une augmentation de la desadaptation a la vie quotidienne et sociale, une perte psychomotrice, des echecs relationnels, mais aussi entrainer l’isolement, l’abandon therapeutique et la marginalisation. Il apparait alors essentiel de donner une place et une parole au resident psychotique selon son rythme et sa pathologie. L’accompagnement psychiatrique, psychologique et psychomoteur apparait primordial dans la prise en charge symptomatologique et l’amelioration de la qualite de vie. Un second niveau de difficultes est alors a considerer, l’echec de la relation therapeutique soignant-soigne ayant comme consequence l’epuisement professionnel. La valorisation d’une dynamique groupale par le biais de seances de travail et de regulation est necessaire pour la coherence pluridisciplinaire.
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