Deux cas de paralysie faciale périphérique après injection de toxine botulique à visée esthétique

2014 
Introduction Les risques de la toxine botulique (TB) sont connus et relativement limites. Nous rapportons les 2 premiers cas de paralysie faciale (PF) peripherique apres injection de TB a visee esthetique. Observations Deux femmes de 83 et 38 ans ont realise des injections de TB au niveau des muscles frontaux, orbiculaires, procerus et corrugator . Au 5 e  jour, la premiere patiente presentait une impossibilite a fermer la paupiere gauche et une difficulte a sourire. On constatait a gauche une chute de la commissure labiale et un effacement du sillon nasogenien. La seconde femme presentait un tableau similaire a droite au 10 e  jour, avec effacement des rides du front, chute du sourcil, et asymetrie du massif facial inferieur. Les autres paires crâniennes etaient integres. On ne notait pas d’eruption cutanee ni de syndrome inflammatoire. L’IRM cerebrale etait normale. Le diagnostic de PF peripherique complete etait porte, sans argument pour une etiologie vasculaire ou infectieuse. Une corticotherapie a 1 mg/kg/j a ete instauree pendant 10 jours, dans l’hypothese d’une PF peripherique a frigore en association avec du valaciclovir. L’evolution etait favorable avec recuperation totale chez la 1 re en 3 semaines, mais persistance d’une asymetrie du visage chez la 2 e apres 2 ans. Discussion Les procedures de rajeunissement facial par toxine botulique (TB) se sont developpees. Les risques principaux sont lies a la diffusion aux muscles voisins, en particulier aux muscles oculomoteurs (ptosis). Deux cas de PF ont ete decrits apres injection de TB a forte concentration au niveau cervical pour dystonie cervicale. D’un point de vue anatomique, une diffusion retrograde de faibles unites de TB a l’emergence du nerf facial n’est pas concevable et la persistance de sequelles a 2 ans chez notre seconde patiente nous ont faire retenir le diagnostic de PF a frigore. Sa pathogenie demeure imprecise mais elle correspondrait a une reactivation du virus de l’herpes. Cette reactivation, meme asymptomatique, dans le ganglion genicule, entrainerait une inflammation avec œdeme compressif et ischemie du nerf facial. La reactivation virale serait reactionnelle a l’injection de TB ou a la douleur provoquee par l’injection comme cela a ete deja decrit apres chirurgie dermatologique mineure. Un cas similaire a ete rapporte 10 jours apres une biopsie cutanee du nez associee a une reactivation d’herpes labial, d’evolution favorable sous prednisone et aciclovir. Un cas apres extraction dentaire et un cas apres surinfection d’un kyste epidermique de la joue a distance de la parotide, suggerent un mecanisme inflammatoire reactionnel. Conclusion La PF peripherique post-inflammatoire est une complication rare des injections de TB a visee esthetique.
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