L’évaluation précoce de la variation du ctDNA est un facteur prédictif de rechute des patients traités par immunothérapie
2017
Introduction Les inhibiteurs des points de controles immunitaires (immune checkpoint blockers [ICB]) ont drastiquement transforme la prise en charge des patients atteints de melanome metastatique, avec des resultats nettement significatifs en termes de survie globale et de survie sans progression. Malgre tout, la majorite des patients traites par ICB rechutera apres quelques mois de traitement et sera inevitablement confrontee a des effets indesirables de grades III–IV. Il est donc particulierement necessaire de distinguer tres precocement les patients sensibles a ces nouveaux traitements (c.-a-d., presentant des durees de reponse longues) des patients refractaires au traitement. Or aujourd’hui, il n’existe aucun biomarqueur robuste permettant d’effectuer cette distinction. La detection des mutations « driver » de la melanomagenese dans l’ADN tumoral circulant a deja montre son utilite dans le suivi therapeutique des patients atteints de melanome metastatique et traites par therapie ciblee. L’utilite de la detection de ces mutations dans l’ADN tumoral circulant chez les patients traites par ICB est aujourd’hui peu connue. Materiel et methodes Vingt-deux patients atteints de melanome de stade IIIC-IV et traites par ICB (nivolumab, ipilimumab ou pembrolizumab) ont ete preleves pour cette etude prospective. Les mutations BRAFV00E, V600 K, NRAS Q61R, Q61 K, Q61L et Q61H en rapport avec la tumeur primaire ont ete recherchees au sein de l’ADN circulant par la technique de digital droplet PCR . Resultats Nous avons effectue le suivi de la reponse aux ICB chez 22 patients. Pour la majorite des patients suivis, la variation du taux de mutation dans le sang circulant concorde avec l’evolution clinique. Dans un sous-groupe de patients pour lequel nous disposions des echantillons plasmatiques a la fois a l’initiation du traitement et au deuxieme ou troisieme cycle de traitement, deux groupes selon la variation des mutations au sein de l’ADN tumoral circulant sous traitement ont ete distingues. Les patients presentant une augmentation precoce du taux d’ADN tumoral circulant ont une survie sans progression inferieure a celle des patients presentant une diminution de ce taux (mediane 0,56 mois versus 4,76 mois, Log-rank test p = 0,0014). Discussion Ces resultats encourageants necessitent d’etre confirmes par une cohorte de validation. Aussi, dans les cas ou la variation de la mutation driver dans le ctDNA est discordante avec l’evolution clinique du patient, il serait utile d’identifier si un autre clone (c.-a-d. une autre mutation) permet de mieux refleter l’evolution tumorale. Conclusion L’evaluation precoce de la variation de l’ADN tumoral circulant semblerait permettre de discriminer de facon pauci-invasive les patients qui ne repondent pas au traitement, permettant une adaptation therapeutique rapide, evitant une exposition inutile a des traitements pourvoyeurs d’effets indesirables severes, en outre couteux.
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