Les aminosides en monothérapie dans le traitement initial des infections urinaires fébriles de l’enfant
2017
Introduction L’emergence des enterobacteries productrices de β-lactamases a spectre etendu (EBLSE) de ces dernieres annees invite a remettre en question les strategies therapeutiques et particulierement dans les infections urinaires febriles (IUF) de l’enfant. L’amikacine a ete choisie d’une part parce que comme tous les aminosides l’injection unique journaliere etait possible et compatible avec une prise en charge ambulatoire, et d’autre part parmi les aminosides c’est la molecule pour laquelle le pourcentage de souche resistante est le plus faible parmi les E. coli BLSE. L’objectif de cette etude est de decrire dans une large cohorte de patients, l’utilisation de l’amikacine comme une alternative efficace et avantageuse vis-a-vis des C3G, dans l’IUF de l’enfant. Materiels et methodes Il s’agit d’une etude retrospective descriptive, monocentrique, realisee entre janvier 2013 et octobre 2014. Ont ete inclus tous les enfants (d’âge > 3 mois, sans uropathie malformative ni sepsis severe) traites par une dose unique journaliere d’amikacine a 25 mg/kg/j IVL sur 30 min. Parmi les 151 enfants, nous en avons selectionne 90 patients chez qui le diagnostic d’infection urinaire a ete considere comme certain ou hautement probable : – prelevement urinaire recueilli par sondage uretral ou milieu de jet, avec une culture monomicrobienne d’une enterobacterie ≥ 10 4 UFC/mL et une leucocyturie ≥ 10 5 UFC/mL ; – prelevement urinaire preleve par sachet collecteur, avec une bandelette urinaire positive en leucocytes et nitrites, avec une leucocyturie ≥ 10 5 UFC/mL et une culture monomicrobienne ≥ 10 5 UFC/mL ; – prelevement urinaire preleve par sachet collecteur, avec une bancelette urinaire positive en leucocytes, avec une leucocyturie ≥ 10 5 UFC/mL et une culture ≥ 10 5 UFC/mL associee a des signes echographiques. Le critere d’exclusion etait d’avoir recu toute autre antibiotherapie en dehors de l’amikacine. Resultats Au total, 90 enfants (mediane : 3,3 ans, moyenne : 4,06 ans. DS 3,04 ont ete inclus. L’espece bacterienne etait E. coli dans 89 cas et Enterobacter cloacae dans un cas . Deux patients etaient porteurs d’ E. coli BLSE (prevalence de 2,2 %), tous deux sensibles a l’amikacine. Le profil de resistance d’ E. coli etait le suivant : amoxicilline 64 %, amoxicilline-acide clavulanique 28 %, cefotaxime 2,2 %, cefixime 2,2 %, ertapeneme 0 %, gentamicine 4,9 %, amikacine 1,1 %, cotrimoxazole 31,5 %, acide nalidixique 13,5 %, ofloxacine 9 %. Un retard a l’apyrexie a 48 h etait retrouve chez 4 patients (5,3 %), tous etaient apyretiques dans les 72 h. Aucun d’entre eux n’avait de complication a type d’abces. La duree du traitement etait en moyenne de 3,05 jours (± 0,13 jours SD). Aucun effet secondaire ni erreur de posologie n’ont ete declare. Conclusion L’amikacine en monotherapie offre une alternative avantageuse dans les IUF de l’enfant en cette periode d’emergence des EBLSE.
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