War, Trauma, and the Dance of History: Anita Brookner, Ettore Scola, and Terence Davies

2018 
Cet article etudie trois œuvres litteraires et cinematographiques publiees dans les annees 1980 : le film muet Le Bal (1983) du cineaste italien Ettore Scola, le roman Family and Friends (1985) de la romanciere britannique contemporaine Anita Brookner, et le film Distant Voices, Still Lives (1988) du realisateur britannique Terence Davies. En depit des differences de nature entre texte et film, on est frappe, dans ces trois œuvres, non pas tant par leur technique narrative similaire (avec l’utilisation de la photographie et de l’image fixe ainsi que de chants et de danses), que par leur maniere d’explorer la cyclicite ou « danse » de l’histoire en des termes qui font echo aux concepts postmodernes de trauma et de deshistoricisation. L’article se fonde sur un certain nombre de critiques du postmodernisme ainsi que sur les theories poststructuralistes de la photographie pour montrer comment, dans ces trois œuvres qui explorent les notions de temporalite, de memoire et de nostalgie, les photographies, utilisees a la fois comme ressort narratif et comme temoignage historique, representent bien plus qu’une simple tentative de fixer et de contenir le cours du temps. En faisant la chronique de la seconde moitie du vingtieme siecle, marquee par la rupture epistemologique de la Seconde Guerre mondiale (presente dans les trois œuvres) et de la Shoah (omnipresente dans le roman de Brookner meme si elle y est a peine evoquee), elles offrent une vision de l’histoire qui, des lors, ne peut plus etre apprehendee que comme un eternel retour denue de sens, dans lequel les personnages, quels que soient les liens (fragiles ou intenses) qu’ils entretiennent avec leurs familles (reelles ou metaphoriques), semblent irremediablement voues a l’alienation et a la solitude absolue.
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