Apport de l’hypnose dans la douleur chronique

2016 
Dans le traitement de la douleur, qu’elle soit aigue ou chronique, la place des medicaments reste centrale. Toutefois, force est de constater que, dans bien des situations, cette strategie atteint ses limites, que ce soit en termes de benefice ou d’importance des effets secondaires, singulierement sur des terrains fragiles avec des produits d’action centrale. De ce fait, developper d’autres outils, complementaires ou alternatifs est essentiel si l’on veut repondre au mieux aux attentes des patients. Parmi les approches non medicamenteuses, l’hypnose, bien que potentiellement tres aidante dans la prise en charge de la douleur, reste mal connue. Pourtant, son apport potentiel est considerable, tant pour la prevention des soins douloureux (acte medical, infirmier ou de reeducation), que pour la prise en charge de la douleur aigue ou chronique ou bien encore pour certains actes chirurgicaux a travers l’hypno-sedation. Il est certainement utile de rappeler que l’hypnose est un etat de conscience particulier mais naturel par lequel chacun de nous passe au cours d’une journee sans s’en rendre compte. Etre en etat d’hypnose, ce n’est pas dormir. Le sujet percoit la voix du therapeute, peut executer les gestes qu’on lui propose de realiser, peut egalement parler, meme s’il y est parfois reticent. Par contre, on note une latence franche entre la consigne et son execution. Beaucoup d’etudes ont ete realisees, notamment en imagerie fonctionnelle, qui permettent a tout le moins de confirmer la realite de l’etat hypnotique au niveau de son incidence sur le fonctionnement cerebral. Quant a l’action de l’hypnose sur la douleur, les etudes realisees ne sont pas en faveur d’une participation des systemes opioides. Elle pourrait intervenir en renforcant les controles inhibiteurs descendants. En pratique, les indications dans le champ de la douleur sont vastes, a la fois dans le domaine de la prevention des soins douloureux, celui de la douleur aigue ou chronique. Cette technique peut aussi bien etre proposee aux adultes qu’aux enfants, a condition bien sur de l’adapter a l’âge du patient. Dans tous les cas, c’est bien la relation de confiance entre l’hypnotherapeute et le patient qui est la base de tout. Il convient donc de bien expliquer au patient ce qu’est l’hypnose en insistant sur le fait qu’il s’agit bien d’un etat naturel, le professionnel intervenant comme accompagnant dans l’exercice que le patient finalement est seul a maitriser, pouvant interrompre a tout moment et ne repondant qu’a des suggestions qui sont acceptables pour lui. Il faut se fixer des buts realistes et progressifs, le patient intervenant de maniere active dans la dynamique therapeutique. Pour cela, l’apprentissage de l’auto-hypnose est tres important permettant justement cette autonomisation. Il sera alors possible de progresser sur le fond (changement dans l’apprehension et la gestion des phenomenes douloureux) mais egalement sur la gestion des episodes aigus. Connaitre l’hypnose, apprendre a en maitriser la technique constitue un outil extremement utile dans la prise en charge quotidienne de patients douloureux ou susceptibles de subir des actes medicaux ou des soins douloureux. Si elle ne convient pas a tous les patients et toutes les situations, elle enrichit vraiment les possibilites therapeutiques.
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