Surveillance biologique des personnes âgées traitées par diurétiques

Contexte et objectifs : Les diuretiques sont largement prescrits aux personnes âgees. Il est recommande de surveiller regulierement ces traitements par un ionogramme sanguin et une creatininemie. L'objectif de ce travail est d'evaluer le suivi biologique des personnes âgees traitees par diuretiques, de communiquer les resultats aux medecins et de suivre une eventuelle modification des pratiques. Methodes : Les informations sont issues des bases de donnees de l'Assurance Maladie. Le suivi biologique a ete recherche chez les patients âges de 75 ans ou plus traites par un diuretique, entre avril 2000 et mai 2001. Les resultats ont ensuite ete presentes aux medecins et une deuxieme evaluation a ete realisee en decembre 2002. Resultats : Sur plus de 22 000 personnes, aucun ionogramme n'a ete realise durant l'annee dans 25% des cas et aucun dosage de la creatinine dans 29% des cas. Un tiers des patients n'a qu'un des deux examens ou aucun suivi biologique durant l'annee. Les patients qui ont consulte plusieurs medecins ou un specialiste sont mieux suivis que les autres. 2 296 praticiens (62%) ont au moins un patient sous diuretique sans bilan biologique dans l'annee (68 % des generalistes), 26% des praticiens ont au moins trois patients dans cette situation. 981 courriers ont ete adresses aux medecins qui avaient au moins trois patients sous diuretique, sans suivi biologique. En decembre 2002, lors de l'etude de mesure d'impact, plus de 28 000 personnes âgees prenaient des diuretiques en Bretagne. 29% de ces patients ont un suivi biologique incomplet ou inexistant pendant l'annee. Le pourcentage de patients sans suivi biologique a baisse pour 66% des medecins contactes individuellement par courrier, et les suivis sont plus frequents apres le mois de septembre 2002, c'est-a-dire apres les actions de communication. Conclusions : La surveillance biologique des personnes âgees traitees par diuretiques semble insuffisante. Les actions entreprises ont contribue a l'amelioration moderee des pratiques, elles devront etre prolongees et diversifiees. En concertation avec l'URML, des contacts avec les prescripteurs pourront etre pris pour mieux connaitre les freins a cette surveillance.