Ajout d’insuline dans les poches de nutrition parentérale : pratique acceptable ou non ? Revue de la littérature et évaluation de cette pratique au sein d’un centre hospitalier universitaire

2018 
Introduction et but de l’etude La prevalence de l’hyperglycemie est plus elevee chez les patients hospitalises beneficiant d’une nutrition parenterale (NP). La prise en charge de ces patients peut etre complexe et la glycemie difficile a equilibrer. Pour limiter le risque de survenue d’une hypoglycemie lors de l’arret de la perfusion de NP, l’insuline est rajoutee directement dans les poches de NP mais aucune recommandation ne valide cette pratique. Notre objectif est double : realiser une revue de la litterature sur les donnees de stabilite et de compatibilite physico-chimique de l’insuline rajoutee dans les poches de NP et effectuer un audit retrospectif d’observation des prescriptions de NP au sein d’un centre hospitalier universitaire de 1000 lits pour evaluer cette pratique. Materiel et methodes Une revue de la litterature sur Medline a ete realisee avec les termes : « parenteral nutrition, hyperglycemia, insulin stability » entre 2000 et 2017. Une recherche dans les bases de reference pharmaceutique d’aide a la pratique a ete effectuee. L’audit a ete conduit sur 3 jours non consecutifs au sein des services de medecine, de chirurgie et obstetrique (MCO) et des services de soins de suite et de reeducation (SSR). Toutes les prescriptions comportant une poche de NP etaient incluses. Resultats et analyse statistique Huit publications ont ete retenues ainsi que 2 documents issus de bases de reference. L’insuline d’action rapide est stable au moins pendant toute la duree de l’administration de la NP. La composition du contenant de la poche, l’exposition a la lumiere, la temperature ou le phenomene d’adsorption sont des facteurs qui influencent la quantite d’insuline reellement disponible. La quantite precise en insuline est alors inconnue. Aucune etude de stabilite n’a teste les insulines d’action intermediaire et lente rajoutees dans les poches de NP. Une publication propose cette pratique chez des patients stables cliniquement et a defini une posologie d’insuline a rajouter calculee en fonction de la quantite de glucose contenue dans la poche (0,5 a 1 U/10 g de glucose perfuse). L’audit d’observation a porte sur 71 prescriptions de NP. Parmi celles-ci, nous avons identifie 7 prescriptions d’insuline (9,9 %) dont 2 (2,8 %) mentionnaient l’administration d’insuline, une d’action rapide (46 UI) et une d’action lente (18 UI) directement dans la poche de NP dans un service de nutrition clinique intensive et de chirurgie respectivement. Conclusion L’insuline d’action rapide est stable lorsqu’elle est rajoutee directement dans les poches de NP. Neanmoins, l’insuline est un medicament a risque et doit justifier d’un suivi biologique. Il est recommande qu’une surveillance glycemique soit plus frequente en cas d’ajout d’insuline dans les poches. Au sein de l’etablissement, une reflexion est en cours sur l’elaboration d’un protocole validant l’ajout de l’insuline dans les poches de NP. Cette approche medicale est certes rationnelle mais des etudes de stabilite complementaires sont indispensables meme si celles-ci sont difficiles a mettre en œuvre.
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