Facteurs d’accès aux prises en charge palliatives interdisciplinaires des patients atteints de cancer du sein métastatique de la cohorte ESME-CSM : analyse préliminaire

2019 
Introduction Le cancer du sein est la tumeur la plus frequente chez la femme. Ces cancers peuvent etre metastatiques, soit de novo soit apres rechute d’une tumeur primitive. Les cancers du sein metastatiques (CSM) entrainent des situations palliatives. Les prises en charge palliatives interdisciplinaires (PPI) sont recommandees pour tous les patients avec cancer avance. Les recommandations preconisent d’integrer precocement les PPI dans le parcours de soins. Peu d’etudes existent sur le profil des patients qui y ont acces. L’objectif de cette etude etait de rechercher les determinants carcinologiques du recours aux PPI des patients atteints d’un CSM en tenant compte du risque de deces toutes causes. Methodes La cohorte de vie reelle ESME-CSM ( NCT03275311 ) inclut des patients primo-traites pour un CSM entre 2008 et 2015 dans 18 centres de lutte contre le cancer en France. Un echantillon a ete tire au sort pour cette analyse. L’evenement d’interet etait la premiere PPI (codee Z515 en diagnostic principal ou associe du resume standardise des sejours) depuis le diagnostic du CSM. Les variables explicatives etaient le profil moleculaire (statut hormonal + HER2) du cancer du sein, le grade tumoral, la realisation d’une chimiotherapie adjuvante, les antecedents de cancers autres, le statut metastatique (de novo ou rechute), le nombre de sites metastatiques ( performance status , comorbidites et niveau socio-economique non disponibles). Un modele de Cox cause-specifique a ete utilise afin de prendre en compte le risque competitif de deces. Tous les risques relatifs (HR) ont ete ajustes sur l’âge, le centre et la periode. Resultats La population d’analyse comptait 2490 patients (representative de la population ESME globale). Les âges medians aux diagnostics de tumeur primitive et du CSM etaient respectivement de 54 ans et 61 ans. Un tiers des tumeurs etaient de grade eleve, 15 % de profil moleculaire triple negatif et pres de la moitie traitees par une chimiotherapie adjuvante. Un quart des CSM etaient metastatiques d’emblee. Parmi les patients, 37 % ont eu une PPI. Le delai median de PPI apres diagnostic etait de 1,7 an. La mediane de survie etait de 3,7 ans. Parmi les 1273 patients decedes, 61 % ont eu une PPI dont 77 % dans les trois derniers mois de vie. En analyse multivariee, les patients en rechute metastatique ou avec un profil moleculaire triple negatif, un cancer de grade III ou un antecedent de chimiotherapie adjuvante sur la tumeur primitive avaient un risque plus important de necessiter une PPI que les patients atteints de tumeur moins graves. Les antecedents de cancer et l’âge modifiaient l’effet du profil moleculaire. Le risque d’avoir recours a une PPI etait plus eleve uniquement pour les patients avec profil moleculaire triple negatifs sans antecedent d’autre cancer. Enfin, en cas de sites metastatiques multiples, le risque de necessiter une PPI semblait plus eleve la premiere annee de suivi que les annees suivantes. Conclusion Les facteurs de mauvais pronostic des CSM sont associes a un risque plus important de recours a une PPI au cours du suivi. Le recours aux PPI reste partiel et tardif. Des PPI precoces impliquant moins de trois professionnels (donc non codees en Z515) ainsi qu’une externalisation de patients sur d’autres etablissements pourraient en partie expliquer ce resultat. Des analyses complementaires avec modeles multi-etats sont en cours. Elles pourraient confirmer ces resultats sur l’ensemble de la cohorte ESME-CSM.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []