La couverture médiatique du crime organisé: peur et consensus

2003 
Professeure de communication Universite du Quebec a Montreal Le 13 septembre 2000, le journaliste du Journal de Montreal Michel Auger, specialiste du crime organise, est victime d’un attentat perpetre par un tueur presumement a la solde du groupe de motards Hells Angels. Six mois plus tard, une coalition de corps policiers procede a une operation d’envergure (« L’Operation printemps 2001 ») qui mene a l’arrestation de 142 motards. Puis en avril 2001, le gouvernement canadien depose un projet de loi modifiant le Code criminel afin de rendre la loi antigang beaucoup plus severe. Les modifications contenues dans le projet de loi C-24 donnent des pouvoirs accrus aux forces de l’ordre pour combattre le crime organise et faciliter la condamnation de motards criminels. Le journaliste, qui a survecu a ses blessures, affirme que la couverture mediatique de son attentat a eu un impact sur l’opinion publique qui s’est liguee contre les motards et que « sans cette attention mediatique, la loi antigang federale qui a ete votee recemment n’aurait pas ete la meme »1. D’autres journalistes qui ont ecrit sur cette question abondent dans le meme sens. Dans la revue L’Actualite par exemple, Paule Beaugrand-Champagne mentionne que l’attentat contre le journaliste Michel Auger a eveille la population face aux dangers que representent les bandes de motards criminalises. Elle affirme que ce journaliste est devenu « le symbole d’un ras-le-bol populaire contre une guerre de motards qui a fait en six ans une vingtaine de victimes innocentes. Comme si un gros “C’est assez !” s’etait fait entendre dans tous les
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