Aperçu sur des démarches d'élaboration de critères de qualité pour les micropolluants dans les eaux superficielles

La gestion de l'environnement, et notamment celle des milieux aquatiques, utilise largement des donnees chiffrees, issues d'analyses le plus souvent. Dans la plupart des systemes d'evaluation de la qualite appliques aux micropolluants, on retrouve la meme notion centrale : il s'agit de concevoir un critere de qualite caracterisant un risque nul, ou du moins considere comme acceptable. Ce critere de base connait differentes appellations : concentration de reference (agences de l'eau), « objectif de reference » (CIPR) etc, qui correspondent aussi a des modes d'emploi parfois differents. Apres l'examen des demarches effectuee dans differents pays, principalement aux USA et aux Pays-Bas, cet article rend compte de l'approche francaise, celle des agences de l'eau. La premiere etape de cette approche a consiste a examiner et critiquer les methodologies proposees dans d'autres pays, non seulement ceux cites precedemment, mais egalement le Canada (Ontario), le Royaume-Uni, ainsi que les objectifs de reference de la commission internationale pour la protection du Rhin (CIPR) et les recommandations de l'OCDE. Sur cette base, une ebauche de methodologie applicable en France a ete retenue. Considerant la lourdeur d'application des approches par modelisation, on a prefere s'en tenir a une demarche simple, utilisant des facteurs de securite appliques aux valeurs basses de panels de donnees. C'est le meme esprit qui a d'ailleurs conduit aux choix effectues par la CIPR. La bioaccumulation est egalement prise en compte. Mais, pour interessante qu'elle soit, la notion de concentration de reference demeure insuffisante pour degager des priorites hierarchisees d'intervention, ce qui est l'un des buts essentiels de l'evaluation de la qualite des cours d'eau. Afin d'y remedier plusieurs propositions ont ete faites recemment : l'une emane du comite de bassin Rhin-Meuse et definit deux criteres supplementaires (concentration de surveillance accrue, concentration d'intervention) ; l'autre emane d'un groupe de travail interagences, s'applique a l'ensemble des pollutions des eaux superficielles, et retient - pour le moment - quatre seuils (dont la concentration de reference.