Caractérisation moléculaire et détermination de la sensibilité in vitro aux antifongiques d’isolats cliniques d’Aspergillus section Terrei : étude multicentrique impliquant 8 hôpitaux français

2017 
Introduction Apres Aspergillus fumigatus , A. terreus fait partie des 5 especes aspergillaires les plus frequemment rencontrees en pathologie humaine. Il appartient a la section Terrei qui comprend actuellement 14 especes cryptiques. Elles peuvent etre responsables de tout un spectre d’infections qui peuvent etre difficiles a prendre en charge du fait de leur resistance naturelle a l’amphotericine B. De plus, l’emergence de la resistance des Aspergillus aux antifongiques azoles par la mutation du gene CYP51A et de son promoteur, peut amener a une multi-resistance au sein de la section Terrei . L’objectif de cette etude etait de rechercher des especes cryptiques de la section Terrei apres caracterisation moleculaire d’isolats cliniques identifies morphologiquement comme etant A. terreus , et de determiner leur sensibilite in vitro a 8 antifongiques. Materiel et methodes Une etude retrospective provenant de 8 hopitaux universitaires a permis de collecter 82 isolats cliniques d’ A. terreus sur une periode 13 ans (2003–2015). L’identification moleculaire a ete faite par sequencage des genes beta-tubuline et calmoduline puis par comparaison avec les sequences de reference des especes appartenant a la section Terrei . La sensibilite aux antifongiques (amphotericin B, itraconazole, voriconazole, posaconazole, isavuconazole, caspofungine, micafungine, anidulafungine) a ete determinee par methode de dilution en milieu liquide selon les recommandations de l’European Committee on Antimicrobial Susceptibility Testing (EUCAST). Resultats Les 82 isolats provenaient de 50 patients differents, majoritairement a partir d’un prelevement respiratoire (89 %). Parmi les principales pathologies sous-jacentes, on retrouvait des pathologies respiratoires chroniques (44 %), mais aussi des hemopathies malignes (14 %) ou des transplantations d’organe solide (8 %). Les formes cliniques d’aspergillose chez ces 50 patients etaient representees par 5 aspergilloses invasives (AI), une onychomycose et 44 cas de colonisation. A. terreus sensu stricto etait l’espece la plus frequemment rencontree (62 isolats, 75,6 %) et a ete responsable des 5 cas d’AI. Quinze isolats ont ete identifies comme etant A. citrinoterreus (18,3 %). Deux autres especes cryptiques ont ete identifiees : A. hortai (3 isolats, 3,7 %) et A. alabamensis (2 isolats, 2,4 %). Tous les isolats presentaient une concentration minimale inhibitrice (CMI) > 1 mg/L pour l’amphotericine B, a part 2 isolats ( A. hortai ) avec une CMI de 0,25 mg/L. Quatre isolats presentaient une resistance a au moins un antifongique azole, dont un avec une pan -resistance aux 4 azoles testes. Cependant, nous n’avons pas mis en evidence de mutation au sein de leur gene CYP51A . Tous les isolats presentaient une concentration minimale effectrice (CME) basse pour les 3 echinocandines (CMI90  Conclusion Cette etude montre que pres de 25 % des isolats d’ A. terreus identifies morphologiquement, sont en realite une espece cryptique differente d’ A. terreus stricto sensu. L’identification au rang d’espece presente donc un interet epidemiologique et pourrait aussi presenter un interet clinique. En effet, le profil de resistance a l’amphotericine B pourrait etre different en fonction de l’espece au sein de la section Terrei . La resistance aux azoles reste rare et ne semble pas associee a des mutations du gene CYP51A .
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