Marionnette infigurée et persistance de la matière

2019 
Des creations contemporaines aussi variees esthetiquement que celles de Gisele Vienne, de Francois Lazaro (Clastic Theâtre), de Benjamin Verdonck ou de la compagnie Les Remouleurs nous revelent une revolution en cours dans les arts de la marionnette : l’objet mis en scene n’y est plus le lieu de projection d’un sujet fictif. Si ces ecritures continuent de croiser un travail plastique au geste dramatique, l’objet n’y fait pas corps ; des presences se font davantage sentir entre les corps et les objets, par le mouvement des choses, la suggestion d’un vivant invisible. Cette defection de la marionnette comme objet a deux consequences esthetiques. D’une part, la figure marionnettique adopte un caractere ondulatoire voire immateriel. D’autre part, la matiere, qui n’est plus transfiguree, persiste comme relai necessaire a la perception d’une presence. Elle agit alors en negatif, par son opacite et sa resistance a l’animation. Les « ecritures de l’infigure » reposent ainsi sur un necessaire « passage » par la matiere, reformulant esthetiquement, techniquement et politiquement les contraintes materielles liees a la creation marionnettique.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []