Autogreffe et Polyneuropathie inflammatoire démyélinisante chronique : l’expérience française : à propos de 3 cas

2019 
Introduction La Polyradiculonevrite inflammatoire demyelinisante chronique (PIDC) est une maladie auto-immune rare dont etiologie exacte reste meconnue et la prevalence estimee entre 1/200 000 (enfants) et 1–7/100 000 (adultes) [1] . La PIDC est caracterisee par une reponse immune anormale impliquant des clones T et B auto-reactifs diriges contre le systeme nerveux peripherique et aboutissant a destruction de la gaine de myeline. 20 % des patients atteints de PIDC demeurent non repondeurs aux traitements de 1ere ligne. L’autogreffe de cellules souches hematopoietiques (ACSH) a fait preuve de son efficacite dans le traitement de plusieurs maladies auto-immunes et auto-inflammatoires [2] et est utilisee en France ( www.mathec.com ) comme dans le reste du monde pour des indications bien ciblees. A partir des 3 cas rapportes de patients auto-greffes pour PIDC en France entre 2014 et 2018, nous presentons les recommandations nationales francaises elaborees sous l ‘egide de la societe francophone de greffe de moelle et therapie cellulaire (SFGM-TC) et de la societe francaise du nerf peripherique (SFNP) dans le cadre du groupe MATHEC du Centre de Reference des Maladies auto-immunes et systemiques rares d’ile de France (St-Louis site Constitutif) au sein de la filiere FAI2R. Patients et methodes Nous rapportons ici les cas de 3 patients suivis pour PIDC refractaires aux traitement classiques, traites par autogreffe de cellules souches hematopoietiques peripheriques apres conditionnement myelo-ablatif en France (2 cas a Bicetre, 1 cas au CHU de Poitiers) et ce apres evaluation et validation multidisciplinaire en RCP MATHEC (reseau Maladies Auto-Immunes et Therapie cellulaire) de cette approche therapeutique. Resultats Patient 1 : Un patient de 52 ans avec une PIDC evoluant depuis plus de 10 ans severe et s’aggravant malgre deux traitements immunosuppresseurs (Overall Neuropathy Limitation Scale(ONLS) a 7) a ete autogreffe avec conditionnement Cyclophosphamide (CYC) 200 mg/kg + Serum anti-lymphocytaire (SAL). A 9 mois post greffe l’ONLS est a 6. Patient 2 : Une patiente de 25 ans, Un patient de 52 ans avec une PIDC evoluant depuis plus de 10 ans severe et s’aggravant malgre deux traitements immunosuppresseurs (Overall Neuropathy Limitation Scale(ONLS) a 7) a ete autogreffe avec conditionnement Cyclophosphamide (CYC) 200 mg/kg + Serum anti-lymphocytaire (SAL). A 9 mois post greffe l’ONLS est a 6. Patient 2 : Une patiente de 25 ans, atteinte de PIDC evoluant par poussees dependante aux corticoides, avec une myelite associee, s’est aggravee sous CYC (ONLS a 6). Une autogreffe a ete realisee avec conditionnement CYC 200 mg/kg + SAL. A 6 mois, les corticoides sont diminues et l’ONLS est a 4. Patient 3 : Un patient de 29 ans atteint de PIDC (ONLS a 5), dependant aux corticoides et aux echanges plasmatiques, a ete autogreffe avec conditionnement par RITUXIMAB + SAL. A 9 mois, le traitement a ete reduit et le patient recupere (ONLS 2). A M19, il a rechute et a recu une allogreffe genoidentique compliquee d’infection a CMV et de nephrotoxicite. A 18 mois, il n’a aucun traitement et s’ameliore progressivement. Discussion En 2019, 21 patients atteints de PIDC auto-greffes ont ete rapportes dans la litterature. Dans une serie suedoise de 11 patients greffes entre 2002 et 2011, Press et al rapportaient une remission sans rechute chez 8 patients sur 11, et 3 rechutes (soit 38 %) avec un suivi median de 28 mois avec une tolerance excellente [3] . Dans l’experience francaise ici rapportee, les 3 patients atteints de PIDC refractaires a de nombreuses lignes therapeutique prealables se sont ameliores apres l’ACSH. Un patient a rechute apres une amelioration clinique franche, mais le suivi est de courte duree pour les deux autres patients. La greffe a ete tres bien toleree pour les trois patients. Conclusion Les recommandations nationales francaises elaborees en commun par la SFGM-TC et de la SFNP pour les patients de moins de 65 ans, avec une PIDC prouvee, sans perte axonale majeure, presentant des criteres de demyelinisation et en echec d’un traitement de 2e ligne proposent donc l’ACSH comme alternative therapeutique aux autres traitements actuellement utilises dans ces cas.
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