IST bactériennes des PrEPeurs : sexe, drogues et réduction des risques

2020 
Introduction La PrEP, prise en continu ou a la demande, est de plus en plus utilisee en France comme moyen de prevention combinee de l’infection par le VIH, notamment par les HSH. Malgre une augmentation reguliere de l’incidence des IST, anterieure a l’expansion de la PrEP, la surveillance de leur evolution et des facteurs de risque associes est capitale, afin d’adapter les mesures de reduction des risques existantes, et d’en elaborer de nouvelles. Materiels et methodes Une etude retrospective monocentrique a ete realisee chez 747 PrEPeurs suivis de fevrier 2012 a juin 2019 dans un service de maladies infectieuses. Les donnees sociodemographiques ainsi que chaque episode d’IST bacterienne ont ete recueillies dans la base de donnees issue des dossiers medicaux. Une analyse statistique (tests de Chi2, de Fisher et de Student) a ete realisee afin de determiner les facteurs favorisant ou diminuant l’acquisition des IST. Resultats Les PrEPeurs, qui ont une duree moyenne de suivi de 18,4 mois, sont principalement des HSH (92,6 %, n = 692) nes en France (85,5 %, n = 639) avec un âge moyen de 39,7 ans (19–72 ans). Le premier schema de prise prescrit est majoritairement un schema a la demande (60,9 % des premieres prescriptions, n = 455) et 22,1 % (n = 165) des PrEPeurs ont change au moins une fois de schema pendant le suivi. La proportion de PrEPeurs ayant consomme une drogue (hors cannabis), en contexte sexuel ou non, au moins deux fois durant leur suivi, est de 44,8 % (n = 335). Trente-neuf PrEPeurs (5,2 %) ont ete identifies comme slameurs au cours de leur suivi. Les principales drogues consommees sont les cathinones, la cocaine, le GHB/GBL et la MDMA, avec 66 polyconsommateurs (19,7 % des consommateurs de drogues). La prevalence des IST bacteriennes (C. trachomatis, N. gonorrhoeae et syphilis) a j0 est de 25,6 %. L’incidence globale des IST bacteriennes est de 35,1/100 personnes-annees et l’incidence pour chacune est de 24,7/100 personnes-annees pour N. gonnorhoeae, 28,7/100 personnes-annees pour C. trachomatis et 8,8/100 personnes-annees pour la syphilis. Les facteurs augmentant le risque d’acquisition d’une IST sont : la consommation de drogues en contexte sexuel ou non (OR : 1,65, IC95 % : 1,18–2,33), avoir plus d’un rapport anal sans preservatif par mois (OR : 1,33, IC95 % : 1,1–1,6) et avoir change au moins une fois de schema de prise au cours du suivi (OR : 1,6, IC95 % : 1,05–2,42). Le seul facteur diminuant l’acquisition d’une IST semble etre l’orientation sexuelle bisexuelle/heterosexuelle (OR : 0,71, IC95 % : 0,49–1,01). Conclusion La population de HSH exclusifs, dans notre cohorte, est a haut risque d’IST bacteriennes. Ainsi, les mesures de reduction des risques doivent passer par le renforcement de la prevention combinee et de l’utilisation du preservatif, ainsi que l’accompagnement de la consommation de drogues.
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