L’espèce entre résilience et sérendipité

2013 
Resume Ce texte est une reflexion personnelle plutot qu’une demonstration. Il met en rapport deux caracteres de l’espece : la resilience qui lui permet de resister meme a de fortes perturbations, et la serendipite qui la fait changer de facon opportuniste, meme sous des perturbations faibles. La stabilite des especes est une question aussi interessante que leur evolution. En general, les relations qui unissent les membres d’une espece se perpetuent inchangees pendant des durees immenses. La resilience d’une espece est l’ensemble des proprietes anti-aleatoires ou homeostatiques qui maintiennent l’ordre des relations, donc l’unite et la stabilite : maintien de la ressemblance par selection adaptative, maintien de l’unite geographique par brassage des populations, maintien de la communaute reproductive par selection sexuelle. Cependant, il arrive qu’un nouvel ordre de relations se substitue au precedent, non pas en continuite avec l’espece initiale, mais en rupture. La serendipite, definie comme l’usage intelligent du hasard, s’applique a cet ensemble d’evenements a la fois aleatoires et favorables qui ont pour consequences la naissance d’une espece nouvelle. Celle-ci est une « invention » qui apparait par l’usage inattendu, opportun et non selectif d’organes et de fonctions nouveaux — peut-etre l’essence de l’evolution. Le rapport resilience conservatrice/serendipite novatice est illustre par plusieurs exemples : les animaux domestiques, le mimetisme, les insectes phytophages, les polyploides, puis etendu a un modele general de speciation. Enfin, les rapports avec l’ intelligent design doivent etre clarifies : la serendipite comme la resilience ne sont pas des vertus ordonnatrices presentes et a l’œuvre dans la nature (ni au-dessus), ce sont des categories de jugement du naturaliste.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    19
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []