Érythème annulaire à éosinophiles traité par dapsone : à propos de 2 cas et revue de la littérature☆

2016 
Introduction L’erytheme annulaire a eosinophiles (EAE) est une dermatose figuree rare de description recente et dont le lien avec le syndrome de Wells reste encore debattu. Nous presentons ici 2 nouvelles observations traitees par dapsone. Observations Un homme de 82 ans presentait une eruption annulaire prurigineuse evoluant depuis 1 mois. L’anamnese ne trouvait aucune prise medicamenteuse ni contexte infectieux. A l’examen, on constatait des plaques erythemato-annulaires du tronc, des membres et du visage. La numeration-formule sanguine (NFS) etait normale. L’histologie cutanee montrait un infiltrat dermique riche en polynucleaires eosinophiles (PNE) avec images en flammeches. L’immunofluorescence directe (IFD) etait negative. Apres une corticotherapie locale partiellement efficace, le patient etait traite par dapsone avec disparition complete des lesions en 4 semaines et sans recidive a ce jour. Une femme de 83 ans presentait depuis 6 mois une eruption prurigineuse du tronc a type de placard erythemateux annulaire sans prise medicamenteuse. La NFS montrait une hypereosinophilie a 800/mm 3 . L’examen histologique de la biopsie cutanee mettait en evidence un infiltrat dermique superficiel riche en PNE avec ebauche de flammeches, l’IFD etait negative. Apres echec d’un traitement par antihistaminiques et corticotherapie systemique, la patiente etait traitee par dapsone. Discussion L’erytheme annulaire a eosinophiles a ete decrit pour la premiere fois en 2000 par Kahofer et al. Sa classification en tant que nouvelle entite clinique, variante de syndrome de Wells ou de l’erytheme annulaire centrifuge reste debattue. A ce jour, 18 cas d’EAE ont ete rapportes : la presentation clinique etait identique a nos 2 observations avec des lesions annulaires, figurees, predominantes au tronc sans evolution morpheiforme comme constate dans le syndrome de Wells. L’âge moyen du debut de la maladie etait de 44 ans avec une legere predominance feminine. Une hypereosinophilie sanguine etait presente chez 6 cas. L’aspect histologique est similaire au syndrome de Wells (d’autant plus que la biopsie est realisee tardivement), avec un infiltrat dermique riche en PNE presentant parfois des images en flammeches (10/18 cas). Sur le plan therapeutique, les antipaludeens de synthese parfois combines a une corticotherapie systemique etaient le traitement de 1 re intention dans 16 observations avec une efficacite inconstante. Un traitement par antihistaminique associe a de la dapsone a faible dose a ete rapporte dans 2 observations, permettant une resolution complete des symptomes. Conclusion Nous rapportons ici 2 nouvelles observations d’EAE traites par dapsone apres echec des dermocorticoides. Ce traitement pourrait donc constituer une nouvelle alternative therapeutique interessante dans cette entite rare.
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