Gingivostomatite érosive chez un patient traité par védolizumab

2019 
Introduction Le vedolizumab (VDZ) est un anticorps monoclonal humanise qui se fixe sur l’integrine α4β7, utilise dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). Nous decrivons le cas d’un patient atteint d’une gingivostomatite stomatite severe, apparue quelques jours apres la premiere dose de VDZ et qui a regresse apres l’arret du traitement. Observations Un homme âge de 31 ans traite par VDZ en 6e ligne de traitement pour une rectocolite hemorragique (RCH) severe, presentait cinq jours apres la premiere injection de VDZ, des lesions de la muqueuse buccale. Elles se s’aggravaient ( Fig. 1a ) apres la poursuite du traitement par VDZ, avec extension aux gencives et a la langue. Les corticoides topiques, per os et mesalazine etaient inefficaces. Les symptomes gastro-intestinaux du patient s’amelioraient. Les prelevements locaux bacteriologiques et viraux etaient negatifs. La biopsie de la muqueuse buccale montrait un infiltrat inflammatoire avec de nombreux polynucleaires neutrophiles et eosinophiles dans la lamina propria, et quelques cellules inflammatoires dans l’epiderme. Aucun granulome n’etait present. L’immunofluorescence directe ne montrait pas de depots immuns dans l’epithelium ou la membrane basale. Les anticorps anti-peau etaient tous negatifs, excluant les maladies bulleuses auto-immunes. Le VDZ etait implique et arrete. Les lesions buccales commencaient a s’ameliorer et avaient completement disparu dans les deux mois suivant la derniere injection de VDZ ( Fig. 1b ). Discussion Des ulcerations de la muqueuse buccale sont decrites chez des patients traites par anti-TNF et VDZ. Dubinski et al., dans Inflamm Bowel Dis en 2018, ont rapporte une incidence de la stomatite aphteuse trois fois plus elevee chez les patients traites par VDZ que par traitement par anti-TNF alpha, et l’ont decrite comme une manifestation extra-intestinale (MEI), au meme titre que le syndrome de Sweet, l’erytheme noueux ou la cholangite sclerosante. Dans notre cas, les lesions sont apparues quelques jours apres la premiere injection de VDZ et se sont aggravees dans les semaines qui ont suivi, malgre l’amelioration des symptomes de la maladie sous-jacente. Nous avons exclu les infections et les maladies bulleuses auto-immunes. Il n’y avait aucun antecedent de lesions buccales similaires chez ce patient. Plusieurs traitements, y compris les corticoides systemiques a forte dose, n’ont pas ameliore la stomatite. En revanche, c’est apres l’arret du VDZ que l’affection buccale a completement gueri. Au vu de l’evolution, nous pensons que la gingivostomatite est un effet secondaire direct du VDZ, plutot qu’une manifestation extra-intestinale de la maladie sous-jacente. Conclusion La gingivostomatite est un effet secondaire rare direct du VDZ, plutot qu’une MEI des MICI sous-jacentes. Les cliniciens doivent etre conscients de cet evenement indesirable, qui pourrait etre considere a tort comme une MEI des MICI.
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