Toxicité du disulfirame (Espéral®). À propos de trois observations originales

1995 
Resume Utilise depuis 1948 dans la lutte contre l'alcoolisme, le disulfirame presente parfois une toxicite grave, comme en temoignent trois observations ayant pour point commun une polynevrite axonale motrice aigue extensive. Le disulfirame peut etre a l'origine de differents tableaux cliniques : 1) hepatites cytolytiques evoluant vers la mort (hepatite fulminante) dans un tiers des cas, ou totalement reversibles. Cette atteinte hepatique apparait habituellement entre 15 jours et 2 mois apres instauration du traitement 2) Nevrite optique severe, recuperant en 2 a 5 mois sans sequelle. 3) Neuropathies peripheriques habituellement dose-dependantes dont l'expression clinique est variable : polynevrites sensitivomotrices, polyradiculonevrites aigues, axonales, parfois a l'origine de tableaux tetraplegiques. 4) Encephalopathie, souvent associee a l'un des tableaux precedents (role possible de l'inhibition de la dopamine beta hydroxylase). De nature toxique ou idiosynchrasique, le mecanisme d'atteinte n'est toujours pas elucide. Compte tenu du peu d'observations publiees, il ne semble pas licite d'eliminer ce produit de l'arsenal therapeutique contre l'alcoolisme. Le suivi d'un patient sous disulfirame necessite le controle des transaminases deux fois par mois les 2 premiers mois, un examen neurologique mensuel et un examen ophtalmologique bimensuel. C'est au prix de cette surveillance que les patients a risque seront depistes.
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