Intérêt clinique de la néoptérine dans le diagnostic des pneumopathies précoces chez les patients admis en réanimation pour hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA)

2015 
Introduction Le sepsis greve le pronostic des malades admis en reanimation pour hemorragie sous-arachnoidienne (HSA) [1] . La principale cause de sepsis chez ces malades est la pneumopathie precoce (PP) dans les 10 premiers jours dont le diagnostic est parfois complique par la fievre d’origine neurologique, l’OAP neurogenique initial, l’elevation aspecifique des leucocytes, et les colonisations bronchiques. De plus, les criteres pre-echantillonnages du score CPIS (fievre, infiltrat radiologique, P/F, leucocytes, secretions tracheales) n’ont pas ete valides dans cette indication. La neopterine est un marqueur serique de l’inflammation innee precoce, dont l’elevation est correlee au pronostic a long terme des HSA [2] . Pour cette etude, nous avons fait l’hypothese que ce marqueur presentait un interet pour le diagnostic de PP post-HSA avant les resultats bacteriologiques. Materiel et methodes Cette etude de cohorte prospective monocentrique a ete effectuee apres accord du CPP local. Elle porte sur un echantillon de 61 patients d’une bio-banque regroupant 198 malades admis consecutivement en reanimation neurochirurgicale pour HSA entre juillet 2004 et avril 2008. Dans cette etude etaient inclus les HSA de moins de 48 h a l’admission, avec geste d’exclusion anevrismale precoce et donnees biologiques completes. Les criteres predictifs cliniques (fievre, secretions tracheales), radiologiques et biologiques (leucocytes, P/F, neopterine) de PP identifiee et validee bacteriologiquement ont ete etudies en analyse uni-, puis multivariee. La variabilite des valeurs est exprimee par leur intervalle de confiance (IC 95 %). Resultats Dans cet echantillon, l’âge moyen etait de 53 ans, avec 36 % d’homme et 75 % d’embolisation. Trente-sept patients presentaient un WFNS de bas grade (1 et 2) et 37 (61 %) ont fait une PP. Le taux de neopterine est significativement augmente chez les malades presentant une PP [14,5 nM/L (13,0–16,0) vs 10,4 nM/L (9,5–11,3), p  = 0,0008] avec une aire sous la courbe ROC de 0,81 (0,65–0,96, p −4 ). Cette association est notamment significative dans le sous-groupe des WFNS de bas grade ( p  = 0,008). Cherchant son interet clinique, nous avons defini une valeur seuil d’elevation de la neopterine a 12 nM/L. Avec cette valeur seuil, un taux de neopterine eleve est statistiquement associe a une PP [OR : 5,0 (1,65–15,46) p  = 0,004] au meme titre qu’une hyperleucocytose superieure a 11G/L [OR : 3,7 (1,15–11,9), p  = 0,03] et qu’une fievre superieure a 38,5 °C [OR : 3,6 (1,2–11,1), p  = 0,02]. En incluant la fievre ou l’hyperleucocytose dans un modele multivarie, il persiste une association significative entre le taux de neopterine et les PP ( p  = 0,01 et 0,009). Cependant, lorsqu’on inclut l’ensemble des criteres pre-echantillonnages du score CPIS, elle n’est plus statistiquement significative. Discussion L’elevation de la neopterine est un marqueur predictif de PP chez les HSA. Sa mesure est un complement du suivi des leucocytes et de la fievre notamment chez les malades non comateux a l’admission. Cette etude souligne la pertinence du score CPIS et observe que la neopterine n’ameliore pas la prediction des PP face au score CPIS.
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