Effets synergiques de métaux lourds sur des cultures primaires d'hépatocytes de rat

Le but de l'etude etait d'examiner la possibilite d'interactions synergiques entre les metaux lourds qui peuvent etre retrouves comme contaminants de l'eau. A cette fin. des cultures primaires d'hepatocytes de rats ont ete mises a profit la detection des effets toxiques parce qu'elles representent un systeme cible pertinent.Les cellules furent exposees au plomb (Pb), au cuivre (Cu) et au cadmium (Cd) seuls ou en melanges binaires de Cd-Pb ou Cd-Cu. Les concentrations de metaux selectionnes se sont situees entre 100 ppb et 5 ppm et le temps d'incubation de 20 h. La cytotoxicite a ete suivie par la liberation par les cellules de lactique (LDH) dans le milieu extracellulaire ainsi que par l'incorporation d'arginine tritiee([ 3 H] Arg) dans les proteines. Il a ete observe, en accord avec des etudes anterieures, que le Cd etait le plus cytotoxique des metaux. En effet, a des concentrations aussi basses que 100 200 ppb, il y a eu un accroissement marque de l'activite LDH dans le milieu extracellulaire ainsi qu 'une reduction significative de la quantite de tritium proteique. Quand le Pb fut ajoute au Cd, la cytotoxicite mesuree fut comparable a celle observee avec le Cd seul. Au contraire, quand le Cu fut applique en melange avec le Cd, les effets qui ont resulte furent plus importants que ce qui pouvait etre anticipe a partir de la sommation des toxicites individuelles. La potentialisation de la toxicite du Cd fut detectable meme a des niveaux non cytotoxiques de Cu. Ceci a ete confirme tant avec les donnees sur la liberation de LDH que sur la synthese proteique.La presente etude montre l'applicabilite du modele «hepatocyte» pour la detection d'effets synergiques d'agents frequemment retrouves comme contaminants toxiques des ecosystemes aquatiques. De plus, les resultats obtenus ouvrent la porte a l'examen des mecanismes d'action en jeu comme etape ulterieure dans la mise a profit de ce modele cellulaire.