Inégalités de genre vis-à-vis de l’hypertension artérielle : ampleur et facteurs associés. Grand Tunis, Tunisie

2016 
Introduction En Afrique du Nord, les femmes sont beaucoup plus touchees que les hommes par l’obesite, mais cette inegalite decroit avec le niveau socioeconomique. Parmi les maladies non transmissibles associees a l’obesite, l’hypertension arterielle (HTA) est un facteur important de mortalite cardiovasculaire. On quantifie les inegalites de genre vis-a-vis de l’HTA et on en etudie les facteurs modificateurs socioeconomiques et demographiques. Methodes Enquete transversale en 2009, dans la region urbaine du Grand Tunis (Tunisie) ; echantillon aleatoire stratifie en grappes d’adultes de 20 a 49 ans (femmes, n  = 1689 ; hommes, n  = 930). Deux mesures de pression arterielle (PA) ont ete realisees a 15 minutes d’intervalle dans des conditions standardisees. L’HTA est definie par PA systolique/diastolique 140/90 mmHg ou la prise d’antihypertenseur. Les inegalites de genre sont quantifiees par odds ratio (OR) femmes versus hommes dans des modeles logistiques incluant des interactions genre × covariables pour l’etude des facteurs modificateurs socioeconomiques et demographiques. Resultats Les femmes avaient une PA moyenne plus faible que celle des hommes (systolique 121,9 (0,7) mmHg versus 126,4 (0,8) mmHg, p −4 , diastolique 76,2 (0,4) versus 78,0 (0,5), p −2  et etaient moins touchees par l’HTA (21,4 % [18,5–24,3] versus 27,1 % [23,1–31,0], p −2 , OR brut = 0,7 [0,6–0,9]). L’inegalite de genre etait plus marquee chez les sujets de 20–29 ans (OR brut = 0,4 [0,2–0,7]), les non-maries (OR brut = 0,4 [0,3–0,8]), ceux ayant un niveau d’instruction secondaire et plus (OR brut = 0,7 [0,5–1] et 0,3 [0,2–0,5] respectivement) ainsi que chez ceux des menages du 3 e tercile d’un proxy de niveau economique (OR brut = 0,4 [0,3–0,7]). Apres ajustement, l’inegalite persiste seulement chez les individus les plus aises (OR ajuste = 0,4 [0,2–0,7]). Conclusion Contrairement a l’obesite dans ce contexte, les inegalites de genre pour l’HTA sont en faveur des femmes et leur variation en fonction des facteurs sociodemographiques sont moins marquees. Neanmoins, les femmes des menages les plus aises combinent les avantages d’un risque d’obesite moins augmente (versus les hommes) et d’un risque d’HTA plus faible.
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