The Myth of Royal Authority and Shinbutsu-Shūgō (Kami-Buddha Amalgamation)

2002 
Cet article etudie deux etapes historiques du developpement du mythe de l'autorite imperiale au Japon. La premiere se situe a l'epoque ou le bouddhisme fut adopte dans la structure mythologique japonaise. Dans le Japon ancien, l 'autorite imperiale gouvernait au moyen du systeme des codes (jp. ritsuryō). La mythologie et les ceremonies qui faisaient la demonstration de cette autorite mirent toutefois de cote l'impurete et l'exclurent du schema mythologique general. L'ironie est qu'une telle exclusion rendit l'autorite imperiale moins capable d'expliquer mythologiquement la creation de l'univers par le truchement de la mythologie. De maniere generale, les structures mythologiques nourrissent la violence. Celle-ci apparait comme le premier element dans les theories de la creation de l 'univers. Dans le cas du Japon, la force violente fut representee par les esprits courrouces et vengeurs des morts (jp. onryō). Mais, cet aspect fut redoute et volontairement neglige dans la mythologie imperiale. C'est dans ce contexte que le bouddhisme fut adopte pour apaiser les esprits des morts assoiffes de vengeance et ainsi redonner a cette autorite sa puissance mythique dans toute sa plenitude. Bien que les enseignements du bouddhisme ne continssent pas a l'origine les elements necessaires aux rituels pour calmer les esprits vengeurs, lorsqu 'il fut integre a la structure mythologique, il devait jouer un role crucial dans la mise au point de ceremonies pour la protection de l 'Etat (jp. chingo kokka) - aspect indispensable de la structure mythologique d'ensemble de la royaute. ; La seconde eut lieu lorsque divers changements sociaux firent passer le Japon a l'âge medieval ; avec cette transition, la mythologie imperiale, ses ceremonies et le role du bouddhisme furent aussi modifies. Alors que le systeme des codes se deteriorait, le systeme de repartition des terres cultivables (jp. handen-sei,) qui avait jusque-la prevalu, fut remplace par le systeme dit des terres publiques (jp. kōryō) et des domaines prives (jp. shōen). Dans ce systeme, apparu ulterieurement, la distinction entre les terres appartenant a l'Etat et celles appartenant au prive cessa d'avoir la moindre fonction sociale. Les institutions de la societe se modifierent et leur soutien a l'Etat-nation gouverne par l'autorite imperiale tendit a diminuer. Les paysans ne formaient plus un groupe homogene. Ils constituaient plutot des groupes de statuts divers qui, de facon active et autonome, prenaient part a la production, a la distribution et a la consommation. Chaque groupe se specialisa dans un « art » (jp. geinō au sens du latin artifex « metier »), que celui-ci fut d'ordre technique ou itinerant, et developpa une histoire de ses origines fondee sur la mythologie imperiale ; elle avait alors fusionne avec le bouddhisme (jp. shinbutsu shūgō) Cette nouvelle structure sociale contraignit la puissance imperiale a refonder la mythologie ; un certain nombre d'essais en la matiere virent le jour. L'exemple le plus evident est celui de Kitabatake Chikafusa dans son Jinnō shōtō ki (Histoire de la succession legitime des divins empereurs). Ceci dit, cette reinvention de la mythologie imperiale fut incapable de fournir la demonstration complete de l'autorite de l'Etat-nation. Mais, paradoxalement, le mythe de l'autorite imperiale se maintint dans les recits des origines developpes au sein des divers groupes professionnels. Meme si la structure de ces recits d'origine semble indiquer chez ces groupes une resistance a l'autorite imperiale, ils manifestent egalement un desir de celle-ci.
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