Pneumothorax spontané après chimiothérapie à base de Taxane des cancers bronchiques

2020 
Introduction Les taxanes, seules ou en association, sont largement utilisees dans le traitement des cancers des bronches, du sein, du tube digestif et de la prostate. Les toxicites pulmonaires les plus frequentes de cette classe therapeutique sont les pneumopathies interstitielles, les kystes pulmonaires, les œdemes pulmonaires non cardiogeniques et les pleuresies. La survenue d’un pneumothorax semble beaucoup plus rare [1] . Methodes Les auteurs rapportent trois cas de pneumothorax spontanes apres une bi-chimiotherapie associant un sel de platine et une taxane dans le traitement d’un carcinome epidermoide bronchique metastatique. Resultats Dans ces 3 observations le pneumothorax est survenu au cours de la premiere ligne therapeutique. Les principales caracteristiques communes sont la presence d’une lesion tumorale excavee, un poumon sous-jacent emphysemateux, une reponse tumorale objective a la chimiotherapie et une regression spontanee, rapide et complete du pneumothorax a l’arret de la chimiotherapie. Discussion L’imputabilite de la chimiotherapie dans la survenue d’un pneumothorax chez un patient traite pour un cancer bronchique est difficile a prouver et repose sur un faisceau d’arguments. Dans la litterature 9 cas sont rapportes, toujours en association avec un sel de platine parfois avec le bevacizumab. L’augmentation du risque de pneumothorax est differente pour chaque molecule incriminee, pour le doxetaxel l’odds ratio est estime a 6,3, pour le paclitaxel a 4,3 pour le carboplatine a 4,9, pour le cisplatine a 3,11. Les mecanismes invoques sont une retractation rapide de la tumeur, une augmentation de la pression intrathoracique, la survenue d’une fistule broncho-pleurale et/ou la formation de kystes a paroi fine intratumoraux. Conclusion La chimiotherapie associant un sel de platine et une taxane dans le traitement des cancers bronchiques metastatiques peut, dans certaines conditions, etre responsable d’un pneumothorax iatrogene. Ainsi, l’indication de ce traitement doit tenir compte de la presence prealable d’une lesion tumorale excavee et/ou un poumon sous-jacent emphysemateux.
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