Monoculture d'exportation et grands domaines en Guinée-Bissau : une transition libérale liée au monde lusophone

1995 
Dans la perspective d'une privatisation de la terre, et de la recherche d'avantages comparatifs, pronees par l'orthodoxie liberale, la Guinee-Bissau revivifie son heritage portugais : creation de domaines fonciers enregistres sur la base d'une loi coloniale et promotion d'une culture commerciale. La cajou, 80% de la valeur des exportations, beneficie de prix attractifs depuis l'effondrement de la production du Mozambique, genere des revenus faciles tout le long de la filiere et permet de marquer la propriete. Le desir affiche de creer une agriculture commerciale dynamique a servi de pretexte a l'accaparement de la terre et des credits par des ponteiros proches du pouvoir et absenteistes : les 2200 pontas accaparent 27% de la superficie cultivable, celles de plus de 1000 ha, 3%, controlent 53% des superficies attribuees mais cultivent tres peu. La production de cajou est le fait des petits ponteiros paysans et surtout des agriculteurs traditionnels qui ont tendance a negliger la production de riz, principale culture vivriere et « vocation » de la Guinee. Les dangers de l'option « tout cajou » et de la concentration latifundiaire, n'ont pas ete mis en avant dans la campagne electorale, comme si un consensus naturel existait en milieu lusophone
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