Implication des acides époxyeicosatrienoïques de l'arachidonique et du facteur d'activation des plaquettes (platelet-activating factor) dans le processus de neurosécrétion de la somatostatine et de la lulibérine hypothalamiques

1988 
Les produits issus des phospholipides membranaires sont impliques dans le controle de la neurosecretion de differents peptides hypothalamiques. Au cours de cette etude, nous avons analyse l’implication de certains metabolites de l'acide arachidonique, la prostaglandine E2 (PGE2) et les differents acides epoxyeicosatrienoiques (5,6-EET, 8,9-EET, 11,12-EET, 14,15-EET) et d'un ethero-phospholipide, le facteur d'activation des plaquettes ("platelet activating factor", PAF-acether), dans le controle de la secretion de trois facteurs de liberation hypothalamiques, la somatocrinine (rGRF), la somatostatine (SRIF) et la luliberine (LHRH). Les effets de ces differents composes ont ete evalues en quantifiant, grâce a des dosages radioimmunologiques, le taux de neuropeptide libere dans le milieu d'incubation par des eminences medianes de rat mâle adulte (EM) incubees in vitro de facon statique. La PGE2 (10-8 a 10-5 M), un secretagogue connu de l'hormone de croissance (GH), est sans effet sur la liberation du rGRF par les EM, alors qu'au sein des memes experiences, l'augmentation, deja decrite, du LHRH en presence de PGE2 est observee. En revanche, la liberation du SRIF par les EM est modifiee en presence des EET (1 µM). L’effet stimulateur du 5,6 EET, prealablement rapporte dans la litterature, est retrouve, mais le 8,9-EET et le 11,12-EET stimulent egalement la liberation du SRIF alors que le 14,15-EET est sans effet. Le 8,9-EET etant, a 1 µM, le plus efficace des EET, une courbe concentration-reponse a ete etablie. Le 8,9-EET stimule la liberation du SRIF en fonction de sa concentration avec un effet maximal a 10-10 M et un IC50 apparent de 5. 10-12 M. De plus, l’effet stimulateur de la dopamine (DA) (60 µM), un secretagogue du SRIF, est bloque en presence de clotrimazole et de ketoconazole (1 µM), des inhibiteurs specifiques de la synthese des EET. Contrairement aux EET, le PAF-acether (10-17-10-8 M) inhibe en fonction de sa concentration la secretion du SRIF et du LHRH par les EM avec un effet maximal a 10-14 M, alors qu’il est sans effet sur la liberation du rGRF. De plus, il inhibe, a faible (10-14 M) et forte concentration (10-8 M), la secretion du SRIF et du LHRH par les EM en presence d’un stimulateur de leur secretion, l’ionophore calcique A 23187 (5 µM). En revanche, le PAF-acether (10-17-10-8 M) tend a stimuler la secretion de GH et d’hormone luteinisante par des antehypophyses de rat, incubes in vitro avec un effet maximal a 10-8 M. Le L-652,731, la kadsurenone et le BN 52021, des antagonistes du PAF-acether definis comme tels sur la base de leur action au niveau plaquettaire, miment a 10-14 M, l’effet du PAF-acether sur la liberation du SRIF et du LHRH par les EM. Des derives structuraux du PAF-acether, le lyso-PAF acether et le 1-0-hexadecyl-sn-glycerol rendent a reduire, a 10-14 M, les taux de SRIF et de LHRH liberes en presence d’A 23187 (5 µM) mais avec une efficacite nettement moindre que le PAF-acether et ses antagonistes. Parallelement, des sites recepteurs du PAF-acether ont ete caracterises en utilisant des preparations membranaires semi-purifiees de cerveaux et d'hypothalami de rat. Les differentes experiences conduisent a la determination, dans le cerveau et l'hypothalamus, de deux classes de sites de liaison, de haute affinite et de faible capacite, dont les valeurs sont les suivantes : cerveau KD1= 0,45±0,16 nM, Bmax1=10,1± 1,6 fmole/mg de proteine, KD2=13,45±4,40 nM, Bmax2=70,0±11,3 fmole/mg de proteine, n=5, hypothalamus KD1= 2,14±0,32 nM, Bmax1=25,41±3,20 fmole/mg de proteine KD2=61 ,63±16,40 nM, Bmax2=146,2±47,5 fmole/mg de proteine, n=4. Les antagonistes du PAF-acether inhibent la liaison du [3H] PAF-acether aux membranes hypothalamiques, alors que ses derives structuraux sont sans effet. L'efficacite comparee de ces differents composes est la suivante : PAF-acether IC50 = 2,28±0,15 nM > L-652,731 IC50 = 138±75 nM, kadsurenone IC50 = 283±176 nM > BN 52021 IC50 = 780±480 nM > Lyso PAF-acether IC50 > 10000 nM, n=2. Elle est analogue a celle observee sur la liberation stimulee des neuropeptides. Par ailleurs, une liaison specifique du PAF-acether a ete observee dans des regions cerebrales extra-hypothalamiques telles que le cortex, l'hippocampe, les corps stries, le thalamus, le cervelet et le pont. En revanche aucune liaison specifique n'est observee dans l'hypophyse et la moelle allongee. L'ensemble de ces resultats montre que les EET et le PAF-acether sont impliques dans le controle de la liberation du SRIF et du LHRH au niveau hypothalamique. Les EET sont des mediateurs de l'action stimulatrice de la DA sur la secretion du SRIF bien que leur role exact, second messager ou mediateur local, reste a preciser dans ce systeme. Quant au PAF-acether, nos resultats suggerent qu'il pourrait agir sur la secretion des neuropeptides par l'intermediaire de sites recepteurs specifiques. Mais, contrairement aux EET, le systeme regulateur auquel il appartient reste a identifier.
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