Enquête régionale des risques liés aux outils d’informatisation du circuit du médicament dans les établissements de santé

Dans le cadre de la securisation de la prise en charge medicamenteuse dans les etablissements de sante, l’informatisation du circuit du medicament constitue un axe de travail prioritaire. Cette evolution majeure peut toutefois etre a l’origine d’erreurs et s’accompagner de difficultes pratiques. L’analyse des rapports d’etape 2013 du contrat de bon usage et les remontees d’evenements indesirables communiques, ont mobilise les structures institutionnelles regionales afin d’organiser une enquete. L’objectif de ce travail est de provoquer une reflexion autour des risques d’erreurs lies aux outils informatiques, et d’etablir une cartographie regionale de ces risques. Un questionnaire est propose en juillet 2014 a tous les etablissements de sante de la region disposant d’une pharmacie a usage interieur. Il s’adresse a un groupe pluridisciplinaire de professionnels de sante participant a l’informatisation du circuit du medicament. Il identifie l’organisation du schema informatique de chaque etablissement, et permet de coter la gravite et la frequence de survenue pour chaque erreur identifiee (risque fort pour une criticite superieure a 6). Sur les 76 questionnaires envoyes, 53 sont analyses. Parmi les 17 logiciels de prescription generale, 4 concernent 63 % des etablissements. Le dossier patient informatise (DPI) est utilise chez 89 % des etablissements, dont 70 % utilisent un logiciel unique pour la prescription generale, l’analyse pharmaceutique, l’administration et le DPI. Sur les 91 questions de l’enquete relatives a l’identification des risques d’erreurs, 13 erreurs ont une criticite superieure a 5. Elles surviennent lors de la prescription (erreur de selection de l’unite de prescription par exemple), de l’analyse pharmaceutique (intervention pharmaceutique non visualisee par le prescripteur) et/ou lors de la delivrance. Trois de ces erreurs ont une criticite superieure a 6, elles revelent le probleme lie a l’absence d’interoperabilite entre logiciels. Bien que facultative, cette enquete reflete la mobilisation des professionnels de sante autour de cette problematique (taux de participation de 75 %). Elle confirme la disparite des organisations en matiere informatique et la complexite des echanges d’information. Elle etablit les types d’erreurs les plus critiques et permet de degager des axes de travail prioritaires regionaux, afin de favoriser le partage d’experience et la confrontation des pratiques. Cette demarche va de paire avec un travail individuel indispensable a chaque etablissement afin de maitriser ses risques.