Évaluation de la prise en charge des méningites bactériennes aiguës communautaires de l’adulte aux urgences dans deux centres hospitaliers du Finistère

2017 
Introduction La region Bretagne et plus particulierement le departement du Finistere a subi en 2012 et 2013 une recrudescence des infections a meningocoque de type C. Cette situation a conduit l’ARS de Bretagne a promouvoir, via des revues et des reportages televises, la vaccination contre le meningocoque C inscrite au calendrier vaccinal depuis 2010. Les professionnels de sante du Finistere sont donc sensibilises depuis 3 ans aux signes d’appels et a la conduite a adopter devant une suspicion de meningite bacterienne. Patients et methodes Nous avons realise une etude retrospective, observationnelle, bicentrique entre le 1 er janvier 2013 et le 31 decembre 2014 au CHU de Brest et au centre hospitalier de Cornouaille evaluant la prise en charge des patients atteints de meningite bacterienne dans les services d’accueil des urgences (SAU). Les patients inclus devaient avoir plus de 16 ans et etre hospitalises dans les SAU des deux hopitaux precedemment cites. L’examen microbiologique du liquide cephalorachidien (LCR) devait retrouver, apres culture ou realisation de PCR, une bacterie potentiellement pathogene. L’objectif de notre etude est de decrire la prise en charge des meningites bacteriennes aux urgences. Les parametres analyses sont la duree necessaire a l’administration de la 1re dose d’antibiotique, le type d’antibiotherapie et la posologie utilises et la realisation d’une imagerie cerebrale en comparant ces criteres aux recommandations de la societe de pathologie infectieuse de langue francaise parues en 2008. Resultats Seuls 10 patients remplissaient les criteres d’inclusion. Le delai moyen entre l’arrivee aux urgences et l’administration de la premiere dose d’antibiotiques (chez les 9 patients pour lesquels cette donnee etait connue) etait de 197,5 minutes. Par ailleurs 4 patients sur 9 avaient recu leur premiere ligne antibiotique apres 180 minutes (a 203, 269, 304 et 429 minutes) et l’antibiotherapie n’etait adaptee (molecule et dosage) que chez 60 % des patients. Les traitements anti-infectieux administres en premiere intention etaient les cephalosporines de troisieme generation (C3G) pour 7 patients, de l’amoxicilline pour 5 patients et de l’amoxicilline + acide clavulanique pour 1 patient et 3 patients avaient beneficie d’une bitherapie associant une C3G et de l’amoxicilline. A la fin de la prise en charge au SAU, 80 % des patients avaient recu une antibiotherapie efficace sur le pathogene retrouve dans le LCR. Un scanner cerebral a ete realise chez 6 patients. Cette imagerie respectait les recommandations de la conference de consensus pour 4 patients. Deux patients n’avaient pas recu d’antibiotherapie probabiliste avant la realisation de cet examen. Le pneumocoque, le meningocoque et Listeria monocytogenes etaient retrouves chacun chez 3 patients. Chez le dernier patient la culture du LCR etait positive a Haemophilus influenzae . Un seul patient etait decede a j3 de la prise en charge. Conclusion Cette etude met en evidence l’existence d’un retard a l’administration d’une antibiotherapie chez plus de 40 % des patients pris en charge au SAU et presentant une meningite bacterienne. La realisation d’une imagerie cerebrale sans administration prealable d’antibiotique explique en partie ce delai, l’autre cause principale etant un diagnostic initial errone. La faible mortalite retrouvee dans notre etude est probablement liee a un biais de selection, en effet les patients les plus graves sont souvent transferes directement par le SMUR dans les services de reanimation. Ces resultats demontrent la necessite de poursuivre la sensibilisation des professionnels de sante a la prise en charge de cette infection, mortelle dans 10 a 30 % des cas.
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