Sciences de l'esprit et sciences sociales : des liaisons dangereuses ?
2012
Apres avoir insiste sur les apports d'une approche naturaliste pour les sciences sociales, cet article vise tout d'abord a montrer que les eventuels risques de reductionnisme dont sont soupconnes les sociologues cognitifs ne s'appliquent en rien a l'article de Laurence Kaufmann et Laurent Cordonier. Par contre, s'il est aujourd'hui necessaire d'envisager une forme de « compatibilisme » entre les sciences de l'esprit et les sciences sociales, il faut convenir que certaines caracteristiques de ces dernieres ne se pretent pas facilement a une methodologie strictement experimentale. D'une part, les sciences sociales ont un role de « lecture » des realites socio-politiques qui ne donne pas vraiment prise aux methodes des sciences dites « dures ». D'autre part, les « reductions » operees en laboratoire doivent etre completees par des observations de terrain. Enfin, les descriptions des formes de vie humaines ne peuvent etre strictement objectivantes : comme l'a bien montre Jeanne Favret-Saada, ce n'est qu'en acceptant d'etre affecte a la « premiere personne » que l'anthropologue a une chance de comprendre « ce que ca fait » d'etre Bororo ou victime d'une attaque de sorcellerie.
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