Varénicline versus placebo dans l’arrêt de la consommation de tabac au cours de l’infection par le VIH. Étude ANRS 144 inter-ACTIV

2015 
Introduction Pres de 60 % des patients infectes par le VIH sont des fumeurs reguliers en Europe. Cette prevalence est plus elevee que dans la population generale ou elle est estimee a 40 %. Le tabac est un determinant majeur intervenant dans la morbidite et la mortalite de cause non sida (maladies cardiovasculaires et cancers principalement). Ces resultats sont une raison majeure de promouvoir l’arret de la consommation de tabac. Plusieurs alertes sanitaires ont ete publiees concernant la varenicline (complications neuropsychiques et cardiovasculaires). Nous avons evalue l’efficacite et la tolerance de la varenicline a 48 semaines (S) dans l’arret de la consommation de tabac chez des patients infectes par le VIH fumeurs et motives. Patients et methodes Etude randomisee (1:1), en double insu, controlee contre placebo avec une periode de traitement par varenicline de 12S (de 0,5 mg une fois par jour jusqu’a 1 mg deux fois par jour en fin de la premiere semaine) suivi par une periode de suivi de 36S, incluant un suivi tabacologique dans les deux bras de traitement. Cette etude a ete menee dans 30 centres ANRS francais d’octobre 2009 a janvier 2014. L’arret de la consommation de tabac rapporte par les participants etait confirme par des mesures de CO expire a partir de S9 jusqu’a S48. Le critere de jugement principal etait l’abstinence de la consommation de tabac de S9 a S48. Les objectifs secondaires incluaient le calcul du taux d’abstinence continue de S9 a S12 et les effets secondaires rapportes tout au long de l’etude. Resultats Trois cent trois patients ont ete selectionnes, 248 randomises et 213 inclus dans l’analyse statistique en intention de traiter (102 dans le bras varenicline et 111 dans le bras placebo). A S0, la mediane d’âge etait de 45 ans, 83 % d’hommes, mediane du nadir de CD4+ : 213/mm 3 , taux de CD4+ : 617/mm 3  et charge virale VIH indetectable chez 73 % des patients. Le taux d’abstinence etait plus important a S48 dans le bras varenicline compare au placebo : 17,6 % vs 7,2 % ( p  = 0,02) et 34,3 % vs. 12,6 % a S12 ( p  = 0,0002), respectivement. A S48, le taux median de CD4+ etait a 615/mm 3  et 80 % des patients avaient une charge virale VIH-1 indetectable, sans difference entre les deux bras. Les effets secondaires de grades 3 et 4 relies aux medicaments ont ete rapportes chez 7 patients dans chaque bras, incluant 9 effets secondaires psychiatriques (5 dans le bras varenicline et 4 dans la bras placebo) et 3 effets secondaires gastro-intestinaux (1 et 2 respectivement). Au moins un episode depressif relie au traitement a ete rapporte chez 1 et 7 patients respectivement. Parmi 7 evenements cardiovasculaires de grades 3 et 4, 4 sont survenus dans le bras varenicline (non relie au traitement) et 3 dans le bras placebo. Aucun evenement neurovasculaire n’a ete rapporte. Conclusion L’utilisation de la varenicline dans l’aide au sevrage tabagique est a la fois efficace et bien toleree chez les patients infectes par le VIH. Ces resultats sont similaires a ceux observes dans la population generale non infectee par le VIH depuis plusieurs annees [1,2] . La varenicline peut aujourd’hui etre consideree comme une molecule de reference chez les patients infectes par le VIH, fumeurs reguliers, motives pour arreter de fumer.
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