Anémie hémolytique auto-immune (AHIA) du sujet âgé de plus de 75 ans : étude rétrospective sur 10 patients

2016 
Introduction A ce jour, les donnees relatives aux anemies hemolytiques auto-immunes chez le sujet âge sont rares, notamment peu d’etudes leur sont consacrees tant sur le versant diagnostique que therapeutique. A notre connaissance, les donnees relatives a AIHA chez les sujets âges sont presque inexistantes, en particulier chez les patients de plus de 75 ans. Ainsi, nous vous rapportons notre experience sur 10 patients âges de plus de 75 ans avec une AHIA documentee. Patients et methodes A partir d’une etude retrospective sur une periode de 14 ans (2000–2014), ces patients ont ete extraits de la base de donnees de l’AHIA ( n  = 28) des 2 departements de medecine interne, des hopitaux universitaires de Reims (Pr Pennaforte) et Strasbourg (Pr Andres) (France). Les caracteristiques cliniques et biologiques de ces 10 patients âges de plus de 75 ans sont ainsi decrites. Resultats L’âge moyen est de 85,6 ans (76–93) ; le sex-ratio F/H est de 2,7. Les manifestations cliniques relatives a l’anemie hemolytique (douleur thoracique, tachycardie, insuffisance cardiaque, un syndrome confusionnel et une asthenie intense) sont retrouvees dans 70 % des patients âges inclus, avec une necessite transfusionnelle en raison du caractere symptomatique de l’anemie et des comorbidites cardiaques. Le taux d’hemoglobine moyen est de 8,2 g/dL (5,8–12,3). L’AHIA liee aux auto-anticorps chauds est majoritaire avec un taux a 70 % des patients. La presence d’agglutinines froides est retrouvee chez 4 patients âges de plus de 75 ans. Trois patients ont une AHIA mixte. Quinze pour cent des patients presentent un syndrome lymphoproliferatif associe ; la cause idiopathique est retrouvee pour 3 patients (30 %). Le syndrome d’Evans est diagnostique uniquement chez un seul patient. Les mesures symptomatiques comme les mesures d’evitement au froid et la corticotherapie sont les principales voies therapeutiques utilisees chez nos patients, et l’usage d’immunosuppresseurs classiques chez seulement 2 patients. Chez nos patients, la corticotherapie orale a ete administree a des doses variant entre 1 et 1,5 mg/kg/jour. La corticotherapie n’est pas denuee d’effets indesirables. Ainsi, dans notre serie, un diabete secondaire, les pathologies infectieuses, la retention hydrosodee et un syndrome confusionnel ont ete detectes dans notre serie. La transfusion de culots erythrocytaires n’a pas montre de resultats convaincants. Le rituximab n’a pas ete utilise dans notre serie. Un deces a ete repertorie pour 2 patients, en lien avec des comorbidites lourdes associees (LLC/Lymphome). Conclusion Deux messages peuvent etre emis : la recherche consciencieuse et la surveillance d’une pathologie lymphoproliferative et chez ces sujets globalement fragiles, la corticotherapie orale reste le traitement d’attaque utilise preferentiellement, avec necessite d’une prise en compte des effets indesirables, potientiellement graves. Le rituximab pourrait etre une therapie de choix ; des etudes devraient etre menees dans cette categorie d’âge.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []