Un réservoir de lymphocytes B mémoires ayant résisté au rituximab participe aux rechutes à distance du traitement au cours de la thrombopénie immunologique de l’adulte

2020 
Introduction La thrombopenie immunologique de l’adulte (PTI) est une maladie autoimmune principalement mediee par des anticorps diriges contre les glycoproteines plaquettaires, dont la GPIIbIIIa. Au cours du PTI, une proportion de patients ayant repondu au rituximab (RTX) rechutent lors de la reconstitution lymphocytaire B. L’acces aux tissus spleniques de ces patients au moment precis de la rechute permet d’etudier la mise en place d’une nouvelle reponse auto-immune. L’objectif de ce travail etait de preciser si les cellules ayant initie la rechute etaient des lymphocytes B nouvellement generes par la moelle osseuse, ou des lymphocytes B memoires autoreactifs ayant resiste au rituximab. Patients et methodes Pour repondre a cette question, nous avons etudie les tissus spleniques de patients ayant repondu au rituximab puis rechute lors de la reconstitution lymphocytaire B. Nous avons combine l’identification en cellule unique de lymphocytes B anti-GpIIbIIa apres culture et differenciation, avec un sequencage haut debit des genes des chaines lourdes d’immunoglobulines (VH) des differentes sous populations B spleniques. Resultats Nous avons analyse les tissus spleniques de 8 patients, splenectomises pour une rechute 8 a 14 mois apres la derniere injection de RTX. L’etude histologique et par cytometrie en flux a montre que la reconstitution lymphocytaire B etait en cours, en parallele d’une reponse autoimmune faisant intervenir les centres germinatifs. L’analyse du profil mutationnel des segments VH par sequencage haut debit dans les differentes sous populations montrait une distribution bimodale, permettant de distinguer les lymphocytes B nouvellement generes (peu mutes) des lymphocytes B ayant resiste au RTX (tres mutes). L’etude de la specificite en cellule unique a revele la presence de cellules anti-GPIIbIIIa chez 5 patients, a la fois dans les populations des centres germinatifs (mediane 19 % [14–35]) et des lymphocytes B memoires (mediane 16 % [12–26]). En etudiant les relations clonales entre lymphocytes B du centre germinatif, lymphocytes B memoires, et plasmocytes, nous avons observe que des lymphocytes B memoires spleniques anti-GPIIbIIIa ayant resiste au RTX pouvaient retourner dans les centres germinatifs et/ou generer des plasmocytes autoreactifs, contribuant ainsi aux rechutes a distance du traitement. Conclusion En conclusion, nos donnees permettent de mieux comprendre les rechutes apres RTX et d’envisager de nouvelles strategies therapeutiques pour ameliorer les remissions a long terme dans le PTI, ainsi que dans d’autres pathologies autoimmunes mediees par les anticorps.
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