La riposte face aux maladies infectieuses émergentes en milieu militaire

2018 
Introduction : les craintes de propagation des maladies infectieuses emergentes (MIE) ont donne lieu a plusieurs initiatives internationales destinees a ameliorer les systemes de surveillance et de lutte contre les maladies transmissibles. Dans ce cadre, une strategie de veille sanitaire et de surveillance epidemiologique (SE) etait mise en place en Tunisie depuis 1992 avec un systeme d’alerte et de notification. Methodes : revue systemique de la litterature mondiale et de l’histoire medicale tunisienne concernant cette maladie. Resultats : le service de sante des armees (SSA) contribue de facon active a cet effort national par la mise en œuvre des programmes nationaux de sante en milieu militaire. Il a developpe son propre systeme de SE depuis 2009 qui englobe les maladies a declaration obligatoires, les maladies saisonnieres et les maladies chroniques. Il a cree son comite de suivi de la situation epidemiologique des MIE et une cellule d’intervention pour la mise en place et la supervision des mesures preconisees par la strategie nationale en milieu militaire. Lors de la pandemie de grippe 2009, le systeme de SE a permis la notification de 1089 infections respiratoires aigue febriles (IRAF) chez les militaires dont 10% porteur de grippe «A/(H1N1)». Durant la periode 2010-2015, une tendance a la baisse des cas declares d’IRAF (4110 cas en 2010 contre 447 cas en 2015) et de conjonctivite (826 cas en 2010 contre 235 cas en 2015) est notifiee et qui pourrait s’expliquer par les mesures d’hygiene entreprises et par l’encouragement a la vaccination antigrippale. Malgre la vaccination anti-menigococique, une moyenne d’un cas par an de meningite a meningocoque reste declaree probablement due a Neisseria meningitidis de serotype B qui n’est pas couvert par le vaccin. Ce dispositif de veille sanitaire et de SE a permis la detection precoce des epidemies de rubeole (597 et 160 cas incidents en 2011 et 2012). Pour les hepatites B et C, le nombre de cas enregistre (respectivement 320 et 37 cas en 2012) ne reflete pas la prevalence de ces deux virus en milieux militaire puisque la majorite des cas ont ete diagnostique suite au don de sang systematique des jeunes recru induisant une cause d’inaptitude au service militaire. On constate par ailleurs une augmentation de nombre de cas de leishmaniose ces dernieres annees ceci est en accord avec les donnees nationales et pourrait etre explique par l’absence de controle du vecteur. Conclusion : cette strategie a ete renforcee par la creation de l’Observatoire National des Maladies Nouvelles et Emergentes (ONMNE) en 2007 et le SHOC ROOM (Strategic Health Operations Center) en 2009 avec echange d’information avec les pays maghrebins et europeens. Depuis 1992, la Tunisie n’a enregistre aucun cas de paludisme autochtone ni de poliomyelite.
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