La mélatonine (MEL) et son utilisation dans les pathologies neurologiques et l’insomnie : recommandations de la Société française de recherche et de médecine du sommeil (SFRMS)

2021 
Resume La SFRMS a organise une conference de consensus sur les rythmes circadiens veille/sommeil et leurs troubles. En marge de cette conference un groupe de 11 medecins et chercheurs sur le sommeil se sont specifiquement penches sur l’utilisation de la melatonine dans differentes pathologies. Cet article livre un resume des principaux resultats, approuves par le groupe de consensus, sur la therapeutique par melatonine dans certaines pathologies neurologiques et dans l’insomnie. La melatonine exogene, qui passe la barriere hemato-encephalique, a ete utilisee en therapeutique sous deux formes : une forme a liberation immediate qui a surtout une action chronobiotique et une forme a liberation prolongee qui reproduit le rythme de secretion physiologique de la melatonine et est utilisee pour remplacer une secretion insuffisante. La secretion de MEL diminue avec l’âge, surtout chez les sujets insomniaques et chez les patients dements. Les resultats d’etudes de niveau A montrent que la MEL, utilisee en ajout, a des effets benefiques chez des malades avec MCI ou demence et troubles du sommeil en ameliorant la qualite du sommeil et en regularisant le rythme veille/sommeil. La MEL doit etre prescrite aussi tot que possible a la dose de 2 a 5 ou 10 mg. Elle peut avoir un effet benefique sur la fonction cognitive en cas de MCI mais n’a pas d’effet en cas de maladie d’Alzheimer moderee a severe. Il faut remarquer que la MEL ne provoque pas d’effet secondaire serieux. Dans ces maladies la luxtherapie utilisee 12 h avant le traitement par MEL a un effet synergique positif. Dans les troubles du comportement en sommeil paradoxal, la MEL a liberation immediate pourrait etre prescrite en premier car son profil de tolerance est bien meilleur que celui du clonazepam. MEL a une bonne efficacite sur les symptomes cliniques et sur les passages de sommeil paradoxal sans atonie sur la polysomnographie ; elle est bien toleree. Chez les malades parkinsoniens avec troubles du sommeil, mais sans trouble du comportement en sommeil paradoxal, MEL ameliore subjectivement la qualite du sommeil sans que l’on puisse emettre de conclusions a ce sujet. Il y a insuffisamment de preuves scientifiques pour recommander l’usage de la melatonine comme traitement prophylactique des cephalees primaires, des migraines et des algies vasculaires de la face. Chez les patients epileptiques, MEL peut etre utilisee pour reguler le rythme veille/sommeil et pour ameliorer l’insomnie mais des etudes randomisees et controlees supplementaires sont necessaires. Dans l’insomnie primaire ou non-comorbide, une dose de 2 mg de MEL a liberation prolongee, prise 1 a 2 heures avant le coucher, pendant une periode de 3 a 12 semaines, est recommandee. Elle diminue la latence d’endormissement, ameliore la qualite du sommeil et la vigilance au reveil et la qualite de vie sans effet secondaire serieux et sans symptomes a l’arret du traitement.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    85
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []